– Lisa Azuelos ; 2016 –

Après les films romantiques Comme t’y es belle ! (2006), LOL (2008) et Une rencontre (2014), Lisa Azuelos se lance dans un genre cinématographique radicalement différent en s’attaquant au biopic. En effet, pour son quatrième long-métrage, la réalisatrice française transpose à l’écran la vie tumultueuse de Iolanda Cristina Gigliotti, mondialement connue sous le nom de Dalida. De sa naissance au Caire en 1933 à son suicide à Paris en 1987, toute son histoire est retracée à travers ce film éponyme. Construit en deux parties, dont le point de rupture est marqué par la tentative de suicide de la chanteuse en 1967, ce film réussit le tour de force de conserver une trame narrative claire et cohérente qui empêche le spectateur de se perdre dans cette vie incroyablement agitée.

A travers ce biopic, Lisa Azuelos n’écarte aucun pan de la vie de la star. Elle revient sur ses origines italiennes, son enfance difficile au Caire marquée par le décès de son père à son retour de la Seconde Guerre Mondiale, son arrivée en France et sa carrière musicale fulgurante, mais également sur les nombreuses tragédies qui ont rythmées sa vie. En effet, si le second amour de Dalida était son public, le premier était consacré aux hommes qu’elle n’a cessé de perdre tragiquement. Les suicides de son amant Luigi Tenco et de son ex-mari Lucien Morisse (Jean-Paul Rouve), ainsi que le décès de sa mère, fragilisent la star. Elle se réfugie alors pour un temps dans les bras de Richard Chanfray (Nicolas Duvauchelle), mais qui finira lui aussi par mettre fin à ses jours.

Dalida

PATHÉ DISTRIBUTION

Sveva Alviti, incroyable !

Liza Azuelos retranscrit donc de manière assez fidèle la vie de l’une des plus grandes chanteuses françaises, sublimée par un casting trois étoiles : Riccardo Scamarcio, brillant dans son interprétation d’Orlando, le frère de Dalida ; Patrick Timsit et Vincent Perez, tous les deux convainquant dans les peaux du directeur de l’Olympia Bruno Coquatrix et du producteur Eddie Barclay, mais aussi Niels Schneider, touchant en Jean Sobieski, autre amant de Dalida. Mais c’est sûrement la performance de Sveva Alviti qui est à retenir grâce à son jeu d’une justesse incroyable. Émouvante, cette actrice italienne encore inconnue en France réussit à nous donner l’illusion parfaite que nous contemplons la vraie Dalida. Sveva Alviti, un nom, un visage et un charisme à garder en mémoire.

Enfin, ce biopic ne serait pas aussi bouleversant sans sa bande son composée des plus grands succès de celle que l’on surnommait Dali. « Bambino », « Il venait d’avoir 18 ans », « Paroles Paroles » ou encore son émouvante reprise de « Je suis malade » de Serge Lama à l’Olympia en avril 1981, donnent des frissons. A souligner également la fabuleuse mise en scène de Lisa Azuelos associée à des décors fais de strass et paillettes et à une lumière éblouissante pour le spectateur mais aussi pour Dalida, qui durant sa carrière s’est régulièrement plainte d’avoir mal aux yeux suite à ses concerts successifs. Une ambiance glamour, donc, collant parfaitement à l’univers de la star. A l’image des biopics sur Édith Piaf (La Môme de Olivier Dahan sorti en 2007) et sur Claude-François (Cloclo de Florent Emilio-Siri sorti en 2012), Dalida réussira le pari de toucher les fans de la chanteuse, mais surtout ceux qui la découvrent. Une vraie réussite !

Aurélie David

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