Après 20 ans d’écart (2013), une comédie romantique où il dirige Virginie Efira et Pierre Niney, David Moreau revient à son genre de prédilection. Avec Seuls, il nous propose un film à la croisée du fantastique et de l’horreur comme l’étaient ses deux premières réalisations : Ils (2006) avec Olivia Bonamy et Michaël Cohen et The Eye (2008) avec Jessica Alba. Pour son quatrième long-métrage, le réalisateur français a décidé d’adapter à l’écran les cinq premiers albums de la bande-dessinée franco-belge éponyme des auteurs Bruno Gazzotti et Fabien Vehlmann. Très appréciée des enfants et adolescents, cette série a déjà été récompensée plusieurs fois au Festival d’Angoulême. Faire apprécier son adaptation cinématographique s’avère donc être un véritable challenge pour David Moreau.

Comme chaque matin, Leila, 16 ans, se réveille pour aller au lycée. Mais un jour, elle découvre que ses parents, ses voisins, les habitants de son quartier, puis de toute sa ville ont mystérieusement disparu. Pensant être l’unique rescapée d’une catastrophe inexpliquée, elle finit par croiser quatre autres jeunes aussi désarçonnés qu’elle : Dodji, Yvan, Camille et Terry. Ensemble, ils vont essayer de comprendre ce qui a bien pu se produire et surtout survivre dans leur environnement devenu hostile. Mais, sont-ils vraiment seuls ? Ce scénario, très bien construit, était une vraie bonne idée pour une adaptation à l’écran et c’est un pari réussi pour David Moreau. Une histoire intrigante, un mélange d’humour et d’action bien dosé, un suspense haletant et un twist final surprenant, Seuls plaît et prouve la qualité française dans ce genre filmique, dominé par le cinéma américain.

Du fantastique made in France

Ce « film d’horreur pour enfants », comme le dit lui-même son réalisateur, respecte les codes du genre en nous plongeant dès les premières secondes, fond noir et voix-off féminine saccadée, dans une ambiance angoissante. Si l’intrigue confère déjà une ambiance inquiétante au film, les lieux d’action sont également sinistres : un tunnel sombre, une église perdue dans la campagne ou encore une fête foraine déserte. S’ajoutent à cela, un son sourd qui rend l’atmosphère pesante. Les codes du fantastique, voire même de la science-fiction, ne sont pas oubliés, notamment avec le duel classique entre un méchant et les héros, ainsi qu’avec le cadre général marqué par un phénomène mystérieux. Avec ses effets spéciaux, plutôt bien réalisés, ce film made in France, n’a donc rien à envier aux productions outre-Atlantique.

A souligner, enfin, la présence d’un casting soigné ! Si Sofia Lesaffre (Leïla), Jean-Stan du Pac (Terry), Kim Lockhart (Camille) et Paul Scarfoglio (Yvan) sont encore peu connus du grand public -même si ils n’en restent pas moins talentueux – Stéphane Bak (Dodji) l’est un peu plus. Nous avons déjà pu le voir dans Les Profs (2013), Les Héritiers (2014) et même dans trois films l’année dernière : Elle, L’Outsider et Le ciel attendra. Dans Seuls, il confirme à nouveau son jeune talent. Bref, connaisseurs de la bande-dessinée ou amateurs de films fantastiques, ne ratez pas ce premier opus. Parce que oui, nous, nous attendons déjà la suite !

Aurélie David

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