– Isabelle Doval ; 2018 –

Après Rire et châtiment (2002), Un château en Espagne (2007) et Fonzy (2013), Isabelle Doval signe son quatrième long-métrage intitulé Abdel et la Comtesse. Cette comédie, malgré un scénario ordinaire et un final attendu, conte avec simplicité et drôlerie le choc des cultures entre une aristocrate et un jeune délinquant.

Afin de respecter le vœu de son défunt mari, la Comtesse de Montarbie d’Haust, interprétée par Charlotte de Turckheim, doit transmettre le titre de noblesse et le domaine à un homme de la famille. Cependant, l’héritier en question se trouve être Gonzague, son neveu avare et méprisant. Fidèle à la tradition aristocratique, elle ne peut pas se résoudre non plus à les transmettre à sa propre fille, pourtant un choix parfait pour remplacer le Comte. Un jour, elle fait la rencontre inattendue d’Abdel (Amir El Kacem), un petit délinquant spécialisé dans le vol d’oeuvres d’art. Si, au début, leurs rapports apparaissent comme houleux, la Comtesse et le jeune homme finissent par faire fi de leurs différences et parviennent même à s’entraider afin de régler leurs problèmes. Avec Abdel et la Comtesse, Isabelle Doval signe un film attendu sur un sujet maintes fois traité sur grand écran, mais qui réussit tout de même à trouver son salut dans l’humour.

Dans cette oeuvre, la réalisatrice française aborde le « choc des cultures », un sujet abondant régulièrement le grand écran, mais qui est une nouvelle fois traité sans grande originalité. Divisible en deux parties, Abdel et la Comtesse raconte tout d’abord la rencontre entre deux mondes qui n’ont pas l’habitude de se côtoyer : l’aristocratie et la cité. Nos deux personnages, totalement opposés par leur milieu, leurs principes et même leur langage, ne se comprennent pas. Cependant, ils finissent, sans grandes surprises, par s’apprivoiser et même par s’entraider. Un scénario cousu de fil blanc qui n’évite malheureusement pas l’écueil de certains clichés sur la cité, notamment celui du fossé linguistique séparant le personnage d’Abdel et celui de la comtesse. De plus, le film échoue à surprendre, amenant une fin courue d’avance pour l’ensemble des personnages.

Cependant, au-delà de cette histoire convenue et attendue, Abdel et la Comtesse s’avère être une comédie plutôt plaisante en raison de son ambiance et son casting. En effet, le décor et les musiques sont soignés, nous invitant au cœur d’un immense domaine dans lequel trône un château entouré de son parc et de son bois. De plus, le casting porté par le duo Charlotte de Turckheim et Amir El Kacem participe grandement à l’efficacité de ce film. Les deux acteurs réussissent à rendre leur personnage drôle et attachant, nous faisant ainsi entrer rapidement dans leur histoire. Les seconds rôles, quant à eux, ne déméritent pas non plus ajoutant du charme et une bonne humeur ambiante à ce long-métrage. On peut citer notamment Margaux Chatelier, Anne Consigny, Sam Karmann ainsi que Mathieu Simonet, parfait dans la peau du neveu arriviste. Abdel et la Comtesse d’Isabelle Doval se révèle donc être une comédie en demie-teinte, mais qui parvient de justesse à convaincre.

Aurélie David

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