– Kôji Fukada ; 2017 –
Harmonium est un film japonais. Il raconte l’histoire de Toshio et de sa femme Akie. Ils vivent dans une maison d’une banlieue japonaise avec leur fille Hotaru. Un beau jour Yasaka, un vieil ami de Toshio se présente chez eux après avoir passé près d’une décennie derrière les barreaux. À la grande surprise de Akie, son mari va décider de loger Yasaka. Peu à peu cet invité va s’immiscer dans la vie familiale de son ami…
Le réalisateur Koji Fukada nous plonge dans une ambiance stressante, presque oppressante durant ce film qui pourrait être partagé en deux temps. Dans une première partie Fukada nous présente l’arrivée inopinée de Yasaka et son intégration à la vie quotidienne de cette petite famille. Mais au milieu du film intervient un événement dramatique. Le spectateur se retrouve alors plongé dans une ambiance beaucoup plus bouleversante.
Le réalisateur, pour raconter cette histoire tragique a opté pour un rythme narratif lent, qui s’accentue dans cette deuxième partie. On suit, pratiquement jour après jour, la trame des événements. Bien que les plans soient plutôt courts, ils se chevauchent si parfaitement qu’ils donnent l’impression de créer un seul et même scène plan séquence.
Au delà de la réalisation, les acteurs participent également de la beauté de ce film. En effet, ils incarnent leurs personnages avec une justesse admirable. Peu de mots sont prononcés, mais beaucoup d’émotions sont exprimées. Le regard et les gestes suffisent à faire passer le message que veut transmettre le réalisateur, jusqu’à forcer l’admiration tant les acteurs restent sobres dans leur jeu. Ils ne tombent jamais dans la caricature d’une émotion, sachant équilibrer leur façon de jouer avec finesse. De fait, le spectateur ne peut qu’être bouleversé.
Ce film est donc la preuve que la parole n’est pas absolument nécessaire et même, que le silence est parfois un meilleur choix pour pouvoir exprimer toute la puissance émotionnelle d’une scène. Cela fait d’Harmonium un bijou cinématographique qui mérite amplement son prix du jury d’Un Certain Regard au Festival du Canne, section qui met généralement en lumière un cinéma plus audacieux et original que la sélection officielle.
Il me semble également important de préciser le rôle crucial de la musique dans ce film. D’une part par le titre, Harmonium, qui désigne un instrument de musique s’apparentant à l’orgue et qui joue un rôle structurant dans l’oeuvre car Yasaka va enseigner un thème à Hotaru sur cet instrument. Et d’autre part la bande son du film, ajoutée au jeu des acteurs, permet de parachever la décharge émotionnelle transmise par le film. Le compositeur a su capter l’aspect dramatique de ce dernier, tout en restant sobre dans la façon de l’exprimer, à l’image du casting judicieusement choisi par Koji Fukada.
En guise de conclusion, je dirais que c’est donc un film bouleversant et profondément humain que nous offre ici le réalisateur nippon.
Amélie Guichard
Comments by Camille Muller
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Très bon commentaire que je (Camille Muller) ne peut ...
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Merci à vous pour votre soutien ;)
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Merci beaucoup pour ce commentaire, ça fait chaud au coeur ...
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Merci pour ce beau commentaire Rémy, on ne peut ...
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Merci Jeanne, petite coquille sur ce coup :)