Une adaptation convaincante de la Belle et la Bête

– Bill Condon ; 2017 –

Nouvelle adaptation en prise de vue réelle, La Belle et la Bête est l’occasion de redécouvrir ce classique Disney indémodable.

Une adaptation fidèle

Le film, réalisé par Bill Condon, reprend quasiment à l’identique l’histoire du dessin animé, plan par plan. On retrouve ainsi des scènes classiques comme la fuite de Belle du château, moment où elle se fait attaquer par des loups et où la Bête vient la sauver. La scène de la danse entre les deux personnages est également présente, scène qui donne d’ailleurs lieu à un magnifique travelling qui permet au spectateur d’être totalement absorbé. La magie de l’instant est parachevée par une magnifique chorégraphie sur le classique « Beauty and The Beast ». On notera que ce n’est pas la seule scène où la chorégraphie est savamment orchestrée : une scène où les villageois réconfortent Gaston alors qu’il n’arrive pas à obtenir la main de Belle est l’opportunité d’une danse digne de grandes comédies musicales dans laquelle le spectateur se laisse entraîner. C’est l’occasion de noter également l’importance de la musique. Le film est une véritable œuvre musicale qui reprend les titres phares du dessin animé comme « Be Our Guest », où la table du salon où Belle est invitée à manger devient l’opportunité pour Lumière de nous offrir une véritable performance d’artiste. A lieu alors une magnifique explosion de couleurs et des jeux de lumières dignes d’un numéro de cabaret qui ravit tous les yeux, d’autant plus que les effets spéciaux sont très bien réussis, l’illusion est quasi parfaite, on croirait presque que Lumière est un véritable chandelier qui chante.

Si l’adaptation reste fidèle, le film gagne tout de même en profondeur en comparaison du dessin animé : la vie de Belle est ainsi davantage exploitée, mais aussi et surtout, la Bête est beaucoup plus mélancolique et permet de faire découvrir une autre facette de ce personnage très complexe qui le rend d’autant plus sympathique aux yeux du spectateur.

Un casting sur mesure

On n’aurait pas pu rêver d’un meilleur casting pour La Belle et la Bête que celui de ce film. Emma Watson épouse à la perfection les traits de Belle, jeune fille cultivée qui rêve d’aventure et de liberté dans un monde où être une femme indépendante est très mal considéré. Luke Evans est aussi très convaincant en Gaston imbu de lui-même : la scène où il parle à son reflet dans un miroir est probablement une des scènes les plus hilarantes du film, brillamment interprétée par l’acteur. Mais le nom à retenir reste, de loin, celui de Dan Stevens qui incarne la Bête avec brio, son regard transmettant toute la mélancolie du personnage qui n’ose plus croire à la venue de celle qui pourra apprendre à l’aimer et briser ainsi le sort dont il fait l’objet. Il fait ressortir toute la tragédie qu’est la situation de la Bête, qui en devient plus bouleversante et attachante.

Par ailleurs, ce sont les acteurs en personne qui usent de leurs voix dans les chansons. On notera la prestation époustouflante de Dan Stevens sur « Evermore », nouvelle chanson composée uniquement dans le cadre de cette adaptation en prise de vue réelle qui vous émouvra très facilement…
Ce film est l’occasion aussi de donner de la consistance aux tenues des personnages. Un vrai travail a été fourni sur les costumes qui sont à couper le souffle et joue aussi de l’adhésion du spectateur au film : on s’émerveille ainsi devant la fameuse robe jaune de Belle, qu’elle porte lors de sa danse avec la Bête.

La Belle et la Bête est donc une adaptation fidèle du dessin animé, qui lui donne tout de même un peu plus de profondeur. La beauté des costumes et la musique permettent au spectateur de se laisser entraîner dans un monde merveilleux. La retombée en enfance est totale et plutôt plaisante.

Amélie G.

4/5 (1)