– Nicolas Vanier ; 2017 –
C’est au coeur de la Sologne que Nicolas Vanier a planté le décor de son dernier film, « L’École buissonnière », avec à l’affiche François Cluzet, Eric Elmosnino et François Berléand. Véritable ode à la Sologne ainsi qu’à ses habitants à plumes, à poils ou à écailles, mêlée à un secret de famille irrésolu, cette comédie dramatique enchantera les petits et les plus grands. Entre automne, chasse et champignons, un film complètement de saison.
Dans les années 1930, entre les murs d’un orphelinat parisien, vit Paul (Jean Scandel), un jeune garçon buté et intrépide. Sa vie change le jour ou Célestine (Valérie Karsenti), une dame de la campagne, l’emmène vivre avec elle au sein d’un vaste domaine situé au coeur de la Sologne. Elle et son mari Borel (Eric Elmosnino), garde-chasse, travaillent pour le Comte de la Fresnaye (François Berléand). Forêt, étangs, champs… tout appartient à cet homme veuf, caractériel, solitaire et grand adepte de la chasse au cerf. Le petit Paul arrive alors dans un univers dont il ne connaît rien et dans lequel s’épanouissent une faune et une flore sauvages. Bientôt, il fait la connaissance de Totoche (François Cluzet), un homme grognon et rusé, qui déjoue les pièges incessants de Borel pour le prendre en flagrant délit de braconnage. Avec Totoche, Paul va faire l’apprentissage de la vie, mais également celui de la nature et de ses mystères. Mais un secret encore plus lourd règne sur cette immense propriété, car le jeune garçon n’est pas arrivé ici par hasard…
A l’approche des vacances de la Toussaint, synonymes pour certains de grandes balades familiales dans les allées d’un parc ou sur des chemins de campagne, ce nouveau film de l’aventurier, écrivain et réalisateur français tombe à point nommé ! Après Le Dernier Trappeur (2004), Loup (2008), Belle et Sébastien (2013) ou encore L’Odyssée sauvage (2014), Nicolas Vanier délaisse les montagnes enneigées pour installer sa caméra au cœur de l’une des plus belles régions boisées de France. Une forêt immense et intrigante, une rivière capricieuse, des étendues d’herbes et de cultures brumeuses, bref un décor des plus sauvages, mais pour le moins superbe ! Oiseaux, renards, sangliers et cerfs s’y côtoient et s’y affrontent sous l’oeil vigilant de La Fresnaye, de Borel et de Totoche, gardiens de ce merveilleux sanctuaire. Au rythme de la caméra, qui progresse lentement dans ce décor, tout nos sens sont mis en éveil : de la rosée du matin sur la peau à l’odeur des cèpes et girolles fraîchement cueillis.
C’est dans cette ambiance automnale que se meuvent nos protagonistes autour d’un secret de famille bien dissimulé. Pourquoi Paul ne sait rien de ses défunts parents ? Et pourquoi Célestine lui cache la vérité, ainsi qu’au reste des gens du domaine ? Qui est donc Paul, ce jeune parisien entêté qui fourre son nez partout où la quête d’aventure le guide ? Une intrigue intime qui fonctionne, notamment grâce à l’époque choisie : la période de l’après-guerre durant laquelle nombres de secrets ont hanté les histoires de familles. À souligner également un casting soigné ! Pour son premier rôle dans un long-métrage, le jeune Jean Scandel sort le grand jeu : un minois craquant doublé d’un ton malicieux. Valérie Karsenti, plutôt habituée des séries télé, incarne avec naturel cette joyeuse « maman Célestine ». Et si François Cluzet n’a plus à prouver son jeu « caméléon », enchaînant des rôles qui ne se ressemblent pas mais qui le siéent toujours à la perfection, Eric Elmosnino et François Berléand campent, quant à eux, à merveille leurs personnages rustres et enfermés dans leurs principes jusqu’à ce qu’un gamin parvienne à bouleverser ce fragile équilibre. L’école buissonnière, une comédie dramatique familiale réussie qui plaira aux amoureux de la nature et du cinéma de Nicolas Vanier.
Aurélie David
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