-H. Yonebayashi, 2018-
En s’appuyant sur le roman The Little Broomstick de la britannique Mary Smith, le réalisateur nippon Hiromasa Yonebayashi (Arrietty, le petit monde des chapardeurs et Les Souvenirs de Marnie, deux productions des studios Ghibli), s’émancipe de la puissante boîte d’animation japonaise pour livrer Mary et la fleur de la sorcière produit par un tout nouveau studio d’animation, Ponoc.
Une aventure féerique
C’est l’été dans le petit village de Manoir Rouge. Une jeune fille, Mary, loge chez sa tante Charlotte et attend désespérément la fin des vacances, ne trouvant rien à faire pour s’occuper l’esprit. C’est alors qu’elle va découvrir une fleur mystérieuse, bleue et fluorescente qui selon les dires du jardinier de sa tante est un spécimen rare, qui n’apparaît qu’une fois tous les sept ans dans le bois de cette région. Cette fleur va se révéler être une plante magique et le temps d’une nuit, la jeune Mary se retrouve dotée de pouvoirs surnaturels et est guidé par un mystérieux chat noir aux yeux émeraudes jusqu’à Endor, une académie pour sorciers, perchée dans les nuages.
Évidemment, l’émerveillement de la jeune fille va être de courte durée car la fleur va lui apporter des ennuis. On suit alors avec intérêt l’épopée remplie d’action de Mary et rythmée de rebondissements, souvent prévisibles certes, mais qui permettent de faire avancer l’histoire et d’offrir des développements intéressants aux personnages, particulièrement celui de l’héroïne, qui gagne en courage et devient également plus futée. Le film arrive même parfois à nous surprendre, avec une révélation sur le personnage de tante Charlotte notamment.
On est d’autant plus pris dans l’intrigue que les dessins sont sublimes. L’académie Endor particulièrement, est extrêmement bien travaillée et fera rêver petits et grands.
Une leçon de courage
Lorsque l’on regarde ce long-métrage, on ne peut pas s’empêcher d’adorer Mary. La jeune fille est en effet pleine de fougue, et même si elle agit parfois avec inconscience, son envie de réparer ses erreurs à tout prix est admirable.
Si le film est absolument captivant, le grand enjeu de Yonebayashi, en créant cette pépite avec un nouveau studio, était de se détacher de l’énorme machine qu’est Ghibli. On sent bien, tout de même, l’influence de ses années de travail dans le puissant studio d’animation japonais, jusque dans les dessins, dont certains sont l’œuvre d’artistes qui ont également travaillés pour Ghibli. Malgré tout, on peut donner à Yonebayashi le mérite de livrer un film d’animation splendide, réalisé méticuleusement alors même que l’équipe technique derrière ce film et très certainement son budget était bien moins conséquents que lorsqu’il travaillait pour Ghibli.
Finalement, que peut-on retenir de Mary et la fleur de la sorcière ? Il ne fait aucun doute d’abord qu’au niveau technique, le film est très bien exécuté malgré des moyens bien plus modestes que ce que peut offrir Ghibli. En outre, on se laisse emporter avec facilité dans les aventures de Mary. C’est l’occasion de renouer avec son âme d’enfant et de se détendre durant une heure et demie de projection.
Amélie G.
Comments by Amélie Guichard