– Alexandre Coffre ; 2018 –

Après Astérix et Obélix, Lucky-Luke, et bientôt Gaston Lagaffe, c’est au tour des héros de la bande-dessinée culte Spirou et Fantasio (par Rob-Vel et Franquin) d’être adaptés sur grand écran. Pour son quatrième film (Une pure affaire, Eyjafjallajökull, Le Père Noël), Alexandre Coffre mise sur une comédie moderne et déjantée mais visant surtout un public familial.

Le jeune Spirou tente de gagner sa vie en se déguisant en groom afin de voler les clients d’un grand palace. Et c’est lors d’un nouveau larcin qu’il fait la rencontre de Fantasio, un journaliste, peu dégourdi, en mal de scoop. Ces deux-là sont bien loin de s’entendre, mais un malheureux concours de circonstances les amène à s’unir afin de sauver la planète ! En effet, le Comte de Champignac, inventeur loufoque, a été enlevé par les espions du mégalomane Zorglub afin de lui extorquer la formule scientifique permettant de contrôler tout humain vivant sur Terre ! Entouré de Secotine, la journaliste rivale de Fantasio et d’un drôle d’écureuil surnommé Spip, Spirou et Fantasio se lancent alors dans une poursuite effrénée afin de sauver le Comte de Champignac et mettre ainsi un terme au plan machiavélique de Zorglub.

© Sony Pictures Releasing France

Afin de rajeunir cette bande-dessinée, née il y a 80 ans, Alexandre Coffre joue sur un casting moderne. En effet, Thomas Solivarès (Intouchables, Les Gamins, Sales Gosses) et Alex Lutz (Un petit boulot, Jamais contente) se complètent à merveille en incarnant respectivement les héros charismatiques Spirou et Fantasio. Géraldine Nakache en Secotine, ainsi que Charlotte Gabris et Vincent Desagnat dans la peau des jumeaux Marie et Claude, espions de Zorglub, font également le job ! Enfin, les présences de Christian Clavier en tant que Comte de Champignac et Ramzy Bédia transformé en méchant Zorglub sont appréciables. Concernant la mise en scène, Alexandre Coffre a préservé l’esprit BD en utilisant la technique du « split-screen », c’est-à-dire en divisant l’écran en plusieurs parties afin de montrer différentes visions d’une même scène. De plus, des gags visuels, fidèles à ce même esprit, ponctuent régulièrement l’action assurant ainsi le ton comique à ce film.

© Sony Pictures Releasing France

Mais malgré ce casting étoilé et ces nombreuses scènes gagounesques, cette comédie familiale manque légèrement d’inspiration. Les chamailleries incessantes entre Spirou et Fantasio, le flirt entre Fantasio et Secotine ou bien les moments de folie de Zorglub sont intéressants, mais il manque un ingrédient afin de ne pas se laisser gagner par l’ennui ou du moins par une impression finale mitigée. Ce film provoque des sourires, mais pas assez de rires, à l’image d’un classique comique tel que Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, et sans cet ingrédient principal, la fonction même de comédie a du mal à prendre ! Cependant, Les Aventures de Spirou et Fantasio d’Alexandre Coffre s’inscrit tout de même comme un bon divertissement familial qui ravira les petits comme les grands.

Aurélie David

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