-Ava Duvernay, 2018-
Voyage spatio-temporel et importance de l’amour sous toutes ses formes sont au programme du nouveau film fantastique de Disney.
Une mission de sauvetage
Meg Murry est une jeune adolescente renfermée sur elle-même, ancienne bonne élève qui est en roue libre depuis la disparition de son père, un scientifique renommé, 4 ans auparavant. Son petit frère, Charles Wallace, veille sur elle à sa manière et n’hésite pas à prendre sa défense lorsqu’elle se fait critiquer, même si la jeune fille trouve ce soutien parfois un peu gênant. Mais la vie de cette famille va basculer le jour où une mystérieuse femme rousse, vêtue de blanc qui dit se nommer « Mme Quiproquo » (jouée par Reese Witherspoon) débarque dans la maison des Murry. Elle se révèle être une espèce de fée qui forme un trio avec Mme Qui (Mindy Kaling) et Mme Quidam (interprétée par une Oprah Winfrey rayonnante). Une fois que Meg a fait la connaissance des 3 femmes, ces mystérieux êtres expliquent à la jeune adolescente que son père a réussi à se promener parmi les différentes dimensions et semble avoir lancé un appel de secours. Ni une ni deux, elle se lance à la recherche de son géniteur en compagnie de son petit frère ainsi que de son rare ami, Calvin, aidée par ses trois bonnes fées, qui peuvent être vues comme des guides.
Leur aventure les mène sur des planètes lointaines, sur d’autres galaxies, qu’ils atteignent grâce à une technique de raccourci spatio-temporel, étudié par les parents de Meg et Charles. On se laisse ainsi plonger dans ces mondes fantastiques comme la planète d’Uriel, constituée de paysages grandioses à base d’immenses lacs et montagnes, de plaines où le vert de l’herbe s’étend à perte de vue et où les fleurs communiquent par couleurs et peuvent se déplacer tels des oiseaux. Mais la beauté de l’univers est menacée par une force maléfique qui prend de l’ampleur, sobrement intitulé le Ca.
Nos défauts sont notre plus grande force ?
Le phénomène maléfique présent dans le long métrage est traité de façon plus profonde qu’on pourrait le penser. C’est l’occasion de parler de violences certes, mais autant infligées à autrui qu’à soi-même. Mme Quidam rappelle que les « ténèbres » sont synonyme de destruction dans tous les sens du terme : un père abusif, une jeune fille qui contrôle le poids de son corps jusqu’à s’en affamer, les sentiments de jalousie ou d’envie. Évidemment, le film se veut garder un ton optimiste et instille l’idée que ses sentiments sombres peuvent être battus, que l’espoir et le Bien peuvent triompher. Le message reste simple, et pourtant il peut être utile de le rappeler de temps en temps, surtout en ces temps sombres. Dans le cas de Meg, elle est elle aussi atteinte par le Ça d’une certaine manière : elle n’a pas confiance en elle, rêve d’avoir un autre corps pour enfin s’aimer, elle rumine des idées noires et pourtant au cours de cette aventure elle va apprendre à s’accepter telle qu’elle est, à accepter ses défauts et faire de ses faiblesses une force. Et l’œuvre nous amène, d’une certaine manière à suivre l’exemple de la jeune fille. Toute personne atteinte d’insécurité sera touchée par ce film et par le personnage de Meg, interprété avec beaucoup d’émotions par Storm Reid.
En plus de parler acceptation et amour de soi, Un Raccourci dans le Temps traite aussi d’amour au sein de la famille : que ce soit l’amour des parents envers les enfants, ou l’amour fraternel, ils sont tous présents dans le film et rappelle, de manière certes un peu clichée mais toujours touchante, la force de l’amour. L’alchimie des acteurs aide d’ailleurs très largement à s’impliquer émotionnellement et facilite la montée des larmes lors de scène très touchantes comme entre Storm Reid et Chris Pine (qui joue le père de Meg). On pourra noter, particulièrement, la performance incroyable du jeune Deris McCabe dans le rôle de Charles Wallace. Du haut de ses 9 ans, il est déjà très doué.
Un Raccourci dans le Temps est donc un film sympathique et touchant. On suit avec passion l’aventure de ces enfants, qui est aussi l’occasion pour l’œuvre de rappeler que nos défauts n’ont pas à être notre faiblesse. Véritable ode à l’espoir et à l’amour sous toute ces formes, ce film fait du bien. A voir en famille !
Amélie G.
Comments by Amélie Guichard