-Daniel Roby ; 2018-
Le cinéma français nous offre un film catastrophe qui prouve que le cinéma de genre dans l’hexagone a de l’avenir avec Dans La Brume.
Un scénario apocalyptique…
Sarah est une jeune adolescente pas comme les autres. Atteinte d’une malformation génétique, elle est condamnée à vivre dans une « bulle » totalement hermétique. Sortir de cette machine et respirer l’air que nous respirons signerait son arrêt de mort. Son père, Mathieu, revient d’ailleurs tout juste d’un voyage au Canada où il a rencontré des médecins qui tentent un nouveau protocole. Il rêve d’offrir une vie « normale » à sa fille un jour. Mais tout bascule le jour où une mystérieuse brume toxique s’installe sur Paris. Seuls les toits et appartements des derniers étage de la capitale sont à l’abri de cette fumée, pour une durée indéterminée. Les parents de Sarah sont obligés de la laisser seule dans sa bulle, où elle est en sécurité, pour eux même se réfugier chez leurs voisins au dernier étage. Evidemment, un problème se pose rapidement : la machine dans laquelle vit Sarah fonctionne via une batterie, qu’il faut donc changer régulièrement. Si ses parents trouvent une technique ingénieuse pour atteindre leur fille et changer sa batterie régulièrement, ils ne sont pas pour autant à l’abri de la fumée, qui monte de quelques centimètres chaque heure.
… qui n’en oublie pas l’émotion
Dans beaucoup de films catastrophes, le but est de trouver un moyen de l’éviter et de sauver l’humanité. Ici, elle a déjà eu lieu. Et on se concentre plus tant sur l’humanité que sur une poignée d’individus, trois dans le cas de ce long-métrage. Ce que le spectateur attend, est de savoir si Mathieu et Anna réussiront à survivre et sauver leur fille par la même occasion. On est donc sur une histoire plus intimiste, qui ne cherche pas forcément à se conclure par un happy ending.
C’est l’occasion de souligner le très bon jeu des acteurs. Romain Duris et Olga Kurylenko sont bouleversants dans leurs rôles de parents prêts à tout pour sauver leur fille unique d’une mort certaine. Quant à Faustine Harduin, elle transmet avec beaucoup de justesse la peur ressentie par Sarah. Leurs interprétations, couplées par une mise en scène sombre et étouffante ainsi qu’une musique angoissante, permet une immersion totale du spectateur. On se retrouve impliqué émotionnellement et on en vient à espérer que cette famille réussira à s’en sortir. Il faut également noter que l’originalité de ce film, outre son côté très intimiste, est son choix de ne pas, à tout prix, chercher une explication à l’origine et la composition de cette brume. Bien que surprenant, le fait de ne rien savoir sur ce phénomène n’est pas pour autant frustrant et devient même franchement rafraîchissant. Parfois, rester dans le mystère et se faire sa propre théorie est plus intéressant que de chercher à tout prix à donner une réponse dans l’histoire.
Dans la Brume est donc, pour résumer, un film qui prouve que le genre du film catastrophe n’est pas à bout de souffle. Au lieu de réutiliser les schémas américains, Daniel Roby a su créer les siens et livrer un long métrage à la fois plein de suspens mais aussi très touchant. On ne peut qu’espérer que cette œuvre fasse assez d’entrées pour être un succès afin de favoriser plus de production cinématographique de genre en France.
Amélie G.
Comments by Amélie Guichard