Après le très récompensé Whiplash en 2013, le talentueux Damien Chazelle nous offre en ce début d’année un film dont nous avions besoin : La La Land, la concrétisation d’un rêve de onze ans pour le réalisateur américain et un bel hommage aux plus grandes comédies musicales hollywoodiennes. Moderne, lumineux, drôle et romantique, La La Land fera fondre jusqu’au cinéphile le plus réticent.
Los Angeles. Mia rêve d’être actrice. Entre deux auditions, elle sert des cafés. Sebastian, fou de jazz, tente de survivre en jouant du piano dans des clubs. Loin de leurs rêves respectifs, ils vont se croiser, se rencontrer, puis s’aimer… Ensemble, ils veulent croire que tout est possible ! Le terme « La La Land », surnom du quartier de Hollywood à Los Angeles, désigne également « une situation en dehors de la réalité », un titre qui reflète parfaitement ce que vivent Mia et Sebastian : de doux rêves au coeur de la folle Cité des Anges. La La Land est une véritable ode à l’âge d’or des comédies musicales hollywoodiennes et une déclaration d’amour à Los Angeles.
Ainsi, nous retrouvons des influences du classique Singin’ in the Rain (Chantons sous la pluie) de Stanley Donen et Gene Kelly (1952), mais aussi de The Band Wagon (Tous en scène) de Vincente Minnelli (1953). La scène des pas dansés par Mia et Sebastian sur Mulholland Drive font clairement échos à ceux de Tony et Gabrielle, incarnés il y a plus de soixante ans par Fred Astaire et Cyd Charisse. Et si Manhatta, court-métrage documentaire sur New-York de Charles Sheeler et Paul Strand (1921), a également inspiré Chazelle sur la manière de rendre hommage à une ville, nous retrouvons aussi des influences de l’excentrique Moulin Rouge de Baz Luhrmann (2001) pour sa modernité et son histoire d’amour entre deux rêveurs.
Un chef d’œuvre musical
Côté interprétation, Emma Stone et Ryan Gosling ne font qu’un avec leur personnage si bien que nous sommes bluffés. Pas de doublure pour les deux acteurs : ni pour les morceaux survoltés au piano ni pour les pas de claquettes et de danse de salon, une véritable performance ! Pour leur troisième long-métrage en commun, après Crazy Stupid Love de Glenn Ficarra et John Requa (2011) et Gangster Squad de Ruben Fleischer (2013), ils confirment leur complicité et subliment leurs talents, unis dans un film qui vous entêtera longtemps. Déjà récompensée par la Coupe Volpi de la meilleure interprétation féminine à la Mostra de Venise en septembre dernier et par le Golden Globe de la Meilleure actrice dans un film musical ou une comédie il y a quelques semaines, Emma Stone est bien partie pour être sacrée aux Oscars. Même chose pour son partenaire de jeu, également récompensé d’un Golden Globe et en lice pour l’Oscar du meilleur acteur.
La pétillante « Another Day of Sun » de la scène d’ouverture, un régal pour les sens au passage, la romantique « A lovely night » ou la douce « City of stars » sont autant de chansons que vous fredonnerez à la sortie de La La Land. Cette bande originale, composée d’une dizaines de morceaux, est une véritable réussite. Mais si ces musiques entêtantes façonnent l’ambiance du film, elles seraient certainement plus fades sans le décor, très travaillé, grandement inspiré des photographies de Jacques Demy dans Les Parapluies de Cherbourg (1964) et Les Demoiselles de Rochefort (1967). Véritable triomphe à la Mostra de Venise, les spectateurs ayant applaudi à l’unisson après les premières minutes, et honoré par sept Golden Globes, La La Land de Damien Chazelle s’annonce comme l’un des plus beaux films de l’année. Un chef-d’œuvre musical à ne pas manquer.
Aurélie David
Hervé Muller
28 janvier 2017 — 9 h 51 min
J’ai l’impression de ne pas avoir vu le même film que vous…c’est peut être le moment de revoir la mélodie du bonheur dont le titre français est assez mal choisi mais qui peut être une référence pour ce genre cinématographique.
J’ai vu un film gentiment tarte qui n’était pas nécessaire.
Camille Muller
24 février 2017 — 13 h 35 min
Bonjour Hervé
On a adoré la mélodie de notre côté ! En espérant que l’oeuvre saura vous séduire une prochaine fois… Mais la position de « dissident » est également très intéressante et défendable, le film n’a été que peut critiquer. Chez Scotchés, on a été conquis, mais tout avis contraire et construit est accueilli avec grand intérêt 🙂
Jeanne
27 février 2017 — 9 h 12 min
*peu critiqué (désolée ça m’a piqué les yeux, je n’ai pas pu m’empêcher)
Camille Muller
27 février 2017 — 17 h 38 min
Merci Jeanne, petite coquille sur ce coup 🙂