32 ans, trois longs métrages et un court. Chacun nominé et primé dans de nombreux festivals. Vous en avez entendu parler à outrance ces derniers temps mais qui est ce cinéaste dont on aime tant vanter les mérites cinématographiques ? L’engouement suscité autour de La La Land, troisième long métrage de Damien Chazelle, nous a donné envie de nous plonger plus intensément dans l’univers de ce nouveau prodige du cinéma au travers de sa vie et de ses œuvres. Un travail remarqué aux Oscars puisque La La Land repart avec le prix du Meilleur Film… ah non pardon on nous annonce que c’est une erreur… On se « contentera » de 6 prix alors, dont celui du Meilleur Réalisateur. Chapeau l’artiste !
Place à l’analyse.
De la musique avant toute chose.
Avant de se lancer dans le cinéma, Damien Chazelle est d’abord un passionné de musique qu’il pratique au lycée puis plus tard à Harvard en tant que batteur au sein du groupe Chester French qu’il monte avec son ami Justin Hurwitz qui deviendra par la suite le compositeur des films de Chazelle. Ce dernier se tourne ensuite vers le cinéma sans jamais oublier son amour pour la musique et le jazz en particulier puisqu’il en fera les thèmes principaux de ses œuvres.
Il réalise son premier long métrage de fin d’étude en 2009, Guy and Madeline on a Park Bench, tourné en noir et blanc et en 16 mm. Ce premier film annonce d’ores et déjà les thèmes qui vont vite devenir récurrents dans les films de Damien Chazelle : le jazz d’abord au travers d’un jeune trompettiste, une histoire d’amour entre ce jazzman et une jeune fille timide du nom de Madeleine. Un amour qui se déchire et se retrouve, rythmé par des scènes de claquette qui placent encore une fois la danse au coeur de l’oeuvre du cinéaste. Autant de motifs que l’on retrouvera plus tard dans Whiplash et dans Lalaland.
Le film comme partition visuelle.
Car s’il y a bien une chose que Damien Chazelle a démontré tout au long de sa jeune carrière, c’est sa capacité à filmer la musique et la mettre en scène quitte à devenir un personnage à part entière de ses films. Avec Whiplash d’abord sorti en court-métrage et sorti dans les salles en 2014, le cinéaste nous offre une montée crescendo à la fois sonore et visuelle. Si la première moitié du film est composée principalement de plans fixes, la deuxième dévoile une caméra qui se détache de plus en plus de sa stabilité à mesure que le personnage d’Andrew perd pied et se retrouve dans un cercle infernal de manipulation. La dernière séquence du film est d’une grande intensité à la fois narrative et technique, Miles Teller qui tient le rôle principal du film joue d’ailleurs réellement de la batterie dans le long métrage (bien que certaines scènes aient été doublées par son professeur). Chez Chazelle, la musique est omniprésente jusqu’à parfois prendre le dessus sur l’image comme en témoignent ces nombreux passages dans lesquels se succèdent plusieurs plans montés en cut au rythme de la musique. On retrouvera par ailleurs ce type de montage dans certaines scènes de La La Land, dont celle dans laquelle l’on découvre Sebastian dans un bar entrain de décrire ce qu’est le jazz à Mia pendant qu’ils assistent à un concert.
Une réflexion sur la réussite.
Avec La La Land, encore sur nos écrans en ce moment, Chazelle apporte une nouvelle dimension à la musique puisqu’il renoue avec le genre qui lui est si cher de la comédie musicale. Mais Lalaland est aussi un film sur la réussite des personnages et rejoint en ce sens Whiplash qui nous dépeint le travail acharné d’Andrew pour devenir un excellent batteur. Avec son dernier long métrage, le cinéaste fait se croiser les chemins de deux personnages à la conquête de leur rêve dans cette ville de tous les possibles qu’est Los Angeles. Si ils arrivent tous deux à leur fin ce n’est qu’au prix de leur propre histoire d’amour tout comme Andrew dans Whiplash qui fait le choix de finir sa relation amoureuse pour pouvoir atteindre un niveau proche de la perfection dans son art. Chez Chazelle, la réussite a souvent un arrière-goût amer. Dans la vraie vie pourtant, le cinéaste continue de rafler les récompenses. On attend alors impatiemment de voir quel goût aura sa propre réussite aux Oscars avec 14 nominations pour La La Land.
Et la suite ? Damien Chazelle prévoit de réaliser un biopic sur la vie de Neil Amstrong avec son nouvel acteur favori Ryan Gosling… On attend impatiemment des nouvelles de ce projet que nous observerons de près pour vous !
Elise Saudemont
Comments by Camille Muller
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Très bon commentaire que je (Camille Muller) ne peut ...
« Un bon gros Totoro et au dodo »
Merci à vous pour votre soutien ;)
Les filles d’avril de Michel Franco : combat de mères
Merci beaucoup pour ce commentaire, ça fait chaud au coeur ...
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Merci pour ce beau commentaire Rémy, on ne peut ...
Oscars 2017 : Retour sur La La Land de Damien Chazelle
Merci Jeanne, petite coquille sur ce coup :)