– James Mangold ; 2017 –

Hugh Jackman revêt pour la dernière fois les traits de Wolverine dans une œuvre aux tons étonnamment sombres pour un film de super-héros .


Un film de super-héros qui bouscule les conventions

Logan nous présente un Wolverine affaibli, alcoolique et désillusionné dans un monde où il est un des rares mutants toujours en vie. Il veille sur le professeur Xavier, vieillissant, dans un repaire caché à la frontière mexicaine (quand il n’est pas en train de travailler comme chauffeur du côté américain). Mais il va vite apprendre qu’une nouvelle génération de mutants a vu le jour et va rencontrer l’un d’eux : Laura, qui a les même capacités de combat et de guérison inouïe que lui. Dès le départ le film nous montre donc Logan sous un jour peu avantageux, loin de l’image du super-héros courageux et fort. Il hésite même à aider la jeune Laura, qui tente d’échapper aux griffes d’hommes travaillant pour l’organisation qui l’a «créée». Avec ce refus premier, Logan brise l’image du super-héros toujours prêt à aider son prochain dans une situation de crise. Le film va à l’encontre de toutes les conventions en vigueur dans ce genre et gagne ainsi en profondeur. En effet, Logan est probablement l’un des films les plus sombres et violents de l’univers Marvel. La violence est présente sous toutes ses formes : le film ne faillit pas à nous offrir quelques scènes de combats pleines d’hémoglobine qui raviront les spectateurs friands de gore. Mais on y retrouve aussi une violence plus subtile, plus tragique qui va être représentée par le personnage de Laura. Au fil du film, la jeune fille devient le symbole des minorités oppressés, de ces gens pas comme les autres qui se retrouvent traqués pour ce qu’ils sont. L’histoire de Laura est d’autant plus tragique qu’elle se retrouve obligée de se battre et de tuer pour assurer sa survie alors qu’elle n’est qu’une enfant.
Au bout du compte, les réticences de Logan à l’aider s’effacent petit à petit, le héros acceptant de mener la jeune fille en Dakota du Nord, dans le seul endroit où elle puisse être en sécurité. On suit donc Logan, Laura et le professeur Xavier dans un road-trip effréné. La deuxième partie de l’oeuvre se poursuit à un rythme haletant, mettant en scène une véritable course contre la montre. Le trio doit ainsi sans cesse se déplacer, pour ne pas être rattrapé par ses ennemis et le réalisateur arrive très bien à rendre compte de cet empressement  dans une narration plutôt rapide et des plans dynamiques. La caméra est en effet rarement fixe et suit beaucoup les mouvements des acteurs, offrant un résultat particulièrement convaincant.

Un Hugh Jackman magistral

C’est déjà la 9ième fois que Hugh Jackman incarne Wolverine sur le grand écran. Et il n’a jamais été aussi convaincant dans ce rôle que dans ce dernier film. L’acteur livre une performance phénoménale, pleine d’émotions, très loin de ses prestations toutes en testostérone auxquels il nous avait habitué avec Wolverine. Il a su transmettre à l’écran toute la fragilité de Logan et les doutes qui assaillent le personnage. Il atteint le climax de son jeu vers la fin du film où il déploie tout son talent dans une scène dramatique intense qui arrivera sûrement à faire lâcher une larme même aux plus insensibles. Il faut également souligner la performance de Dafne Keen, qui incarne Laura et qui est la grande révélation de ce film. Elle offre un jeu avec une force d’émotions absolument incroyable pour une enfant de 12 ans et forme un duo prodigieux avec Hugh Jackman. Ils se complètent parfaitement bien et donnent chacun de la force à l’autre dans son jeu. Il n’est pas exagéré de dire qu’ils portent pratiquement à eux deux le film, même si Patrick Stewart livre également une très bonne prestation en professeur Xavier.

Logan est définitivement un des films marquants de ce début d’année et permet à Hugh Jackman de dire adieu à Wolverine de la façon la plus belle qui soit. Courrez en salles.

Amélie Guichard

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