– James Gray ; 2016 –
Véritable ode à la nature, à l’homme et à ce qui les lie – la quête d’aventure – The Lost City of Z (La Cité Perdue de Z) est un petit bijou qui nous conte l’incroyable histoire de Percival Harrison Fawcett, un grand explorateur du début du XXe siècle. Le réalisateur américain James Gray nous offre un grand film, d’une beauté et d’une sensibilité saisissantes, le plaçant au rang des œuvres à ne pas manquer cette année.
The Lost City of Z se révèle être très différent des précédentes œuvres de James Gray. En effet, le réalisateur américain, dont les films connaissent davantage de succès en Europe qu’aux États-Unis, nous a davantage habitué au genre du thriller. En effet, son premier film intitulé Little Odessa, réalisé en 1994 et récompensé par un Lion d’argent lors de la 51e édition de la Mostra de Venise, est un thriller évoquant le retour d’un tueur à gage dans son quartier d’enfance où il doit effectuer une nouvelle mission. Suivirent quatre autres films dans le même genre : The Yards en 2000, La Nuit nous appartient en 2007, Two Lovers en 2008 et The Immigrant en 2013. Si avec son nouveau film, c’est l’aventure qui prédomine, le style Gray reste cependant le même : un cinéma intimiste d’où émergent une certaine sensibilité et une subtilité dans sa manière d’aborder les rapports entre l’homme et les différents milieux qui l’entourent.
Pour son sixième film, James Gray adapte donc au cinéma le livre éponyme historique et biographique écrit par David Grann qui revient sur l’histoire vraie de Percival Harrison Fawcett, l’un des plus grands explorateurs du XXe siècle. En 1906, la Société géographique royale d’Angleterre propose à Percy Fawcett, colonel britannique reconnu, de partir en Amazonie. Le futur aventurier a pour mission de remonter à la source du fleuve Rio Verde afin de cartographier les frontières entre le Brésil et la Bolivie, sources de conflits entre les deux États. Arrivé sur place, Percy Fawcett se prend de passion pour l’exploration et trouve des traces qu’il pense provenir d’une ancienne civilisation. De retour en Angleterre, Fawcett est obsédé par sa découverte. Malgré son amour pour sa famille, sa soif d’exploration et de gloire est plus forte. Il désire plus que tout prouver l’existence de la cité perdue qu’il décide de nommer « Z ».
Un chef d’œuvre pour les sens
Baladés sur les rives d’un fleuve inquiétant, puis plongés dans l’immensité d’une forêt luxuriante où règnent le danger et le mystère, nous ne faisons qu’un avec cet univers aventureux à travers lequel nous guide James Grey. Le travail sur l’image, d’une beauté saisissante, est à souligner. L’image est ici associée à un fond sonore mélangeant des ambiances naturelles, plutôt réalistes, qui nous donnent l’impression d’être immergé dans la forêt amazonienne au côté de ces personnages, ainsi qu’une musique latente qui augmente la tension dans laquelle nous nous trouvons. Comme dans ses précédents films, le héros est à nouveau dépassé par l’environnement dans lequel il se trouve. L’individualité de Fawcett est, ici, submergée par les découvertes qu’il fait au fil de son périple. En raison de son style, The Lost City of Z se démarque des autres films du genre, et notamment des films américains d’aventure tels quel la saga Indiana Jones. James Gray ne signe pas seulement un divertissement, mais un film d’auteur.
Toujours très soigneux dans le choix des acteurs qui évoluent devant sa caméra, James Gray nous séduit ! En donnant le rôle de Percy Fawcett à Charlie Hunnam, le réalisateur confirme son œil, habile pour reconnaître celui qui fera la différence à l’écran. En effet, l’acteur phare de la série Sons of Anarchy ne fait qu’un avec son personnage, radicalement différent du rôle qu’il a l’habitude d’interpréter. Les choix de Robert Pattinson (Twilight, Remember Me, De l’eau pour les éléphants ou encore Bel Ami) dans la peau de Henry Costin, acolyte de Fawcett dans ses aventures, et de Sienna Miller (The Edge of Love, Under Pressure, High-Rise ou encore American Sniper) incarnant la douce femme du héros, sont pertinents. Par leur jeu, ils participent à la grande sensibilité qui se dégage de ce film. The Lost City of Z est un véritable coup de cœur ! Aficionados de grands films d’aventures, ne manquez pas ce chef-d’œuvre qui mettra en éveil tous vos sens.
Aurélie David
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