– Emmanuelle Cuau ; 2017 –

Une mère de deux enfants tente de reconstruire sa vie suite au décès de son mari au Canada. Partie en France pour travailler dans une bijouterie, Nathalie est licenciée avant son premier jour. Mise face au mur, elle écume les joailleries avant de se résoudre à être serveuse, cachant sa nouvelle situation à ses fils de huit et quinze ans.

Pris de court porte bien son nom et se montre représentatif de nombreuses intrigues ayant lieu en son sein. Le licenciement de Nathalie tout d’abord, qui la confronte au spectre menaçant de la précarité, elle qui n’est plus en mesure de gagner assez pour subvenir aux besoins d’une famille qu’elle doit assumer seule. Une situation que cette femme prend toutefois à bras le corps, combattive et en apparence inébranlable, à l’opposé du rôle que Virginie Efira avait interprété avec brio dans Victoria de Justine Triet. Prise de court également face au changement radical de comportement dont fait preuve son fils, jeune adolescent sous l’influence d’un groupe mafieux. Paul (Renan Prévot) s’empêtre progressivement dans des affaires douteuses, entre vols, violences et trafics en tous genres. Aveuglé par un sentiment de liberté et un soudain besoin de révolte, il s’enfonce de plus en plus profondément dans un gouffre dangereux qui finira par mettre en péril la sécurité de toute sa famille. Dans un jeu d’opposition, Emmanuelle Cuau nous expose ces deux trajectoires et fait se succéder les plans. Nathalie a retrouvé un emploi lié à ses compétences en joaillerie et s’épanouit tandis que son fils se retrouve piégé dans des malversations inextricables.

Ad Vitam

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Malgré les crises et les déceptions, mère et fils se retrouvent à nouveau réunis lorsque l’adolescent est empêtré dans une affaire trop lourde pour lui. Virginie Efira peut ici développer tout son talent, auparavant contenu par des scènes assez répétitives. Face au danger qu’encourt son aîné, cette mère va user de toute son énergie pour protéger les siens. Perdu dans ce chaos dont il ne mesure pas l’impact, Bastien apporte toute la légèreté et l’attendrissement dont peut faire preuve un enfant de cet âge, incarné par le tout jeune Jean-Baptiste Blanc. Face à lui, Renan Prévot, plus incertain se montre toutefois convaincant. Il donne la réplique à une Virginie Efira pleine de persévérance et de force qui va élaborer un stratagème audacieux pour sortir son fils de l’embarras. Dans les dernières séquences du film, l’actrice se montre des plus convaincantes et réussit à nous transmettre toute l’adrénaline vécue par son héroïne. C’est également dans ses derniers instants que l’œuvre nous captive le plus et s’extirpe d’un rythme monotone et d’un scénario somme toute assez convenu.

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Représentatif de l’amour d’une mère et des sacrifices qu’elle peut endurer pour le bien de ses enfants, Pris de court affirme encore un peu plus le tournant pris par Virginie Efira dans sa carrière. L’actrice nous offre ici une performance louable, dans un film bien mené mais qui manque toutefois de ce « petit plus » qui les rend mémorables.

Camille Muller

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