Pour son premier film, le réalisateur Emmanuel Courcol nous dévoile le combat intérieur de Georges et Marcel face à leur douloureux passé de soldats de 14. Cessez-le-feu est un film dramatique et historique qui nous remémore les parcours, véritables méandres, d’hommes traumatisés par ce qu’ils ont vécu dans les tranchées !
C’est en tant qu’acteur de cinéma (Le Jaguar, L’Équipier ou Welcome) ou de télévision (plusieurs rôles dans la série à succès Joséphine, ange gardien) qu’Emmanuel Courcol s’est tout d’abord fait connaître. Mais c’est aussi un scénariste de talent puisqu’il a été récompensé par le César du meilleur scénario original ainsi que du Prix Jacques-Prévert du scénario en 2010 pour le film Welcome de Philippe Lioret. Après un premier court-métrage intitulé Géraldine je t’aime (2012), le réalisateur français livre son premier long, Cessez-le-feu, où il s’attaque à un sujet difficile : le choc post-traumatique des soldats de la Première Guerre mondiale. Un film dramatique et historique mené brillamment par son trop d’acteur : Duris, Sallette et Gadebois.
Dès la première scène, le sujet du film est planté : l’horreur dans une tranchée française de la Première Guerre mondiale. Les obus ne cessent de pleuvoir et les hommes de tomber, littéralement déchiquetés par les éclats. Au milieu de la boue et des chairs, Georges, hanté par la peur, réussit à survivre et devient un des nombreux héros de cette guerre. Lui et son frère, Marcel, sont vivants, mais traumatisés ! Et c’est ce choc post-traumatique d’après-Guerre, et que de nombreux Poilus de toute l’Europe ont vécu, que développe Emmanuel Courcol dans son premier film. Si l’aîné de la famille Laffont, Georges, cache ses blessures intérieures qu’on devine très profondes, le cadet, Marcel, ne peut cacher les siennes puisqu’elles sont physiques : l’ancien soldat reste muré dans son mutisme…
Un trio d’acteur intelligent
C’est dans une ambiance rythmée entre effroi, avec des prises de vue dans les tranchées d’Alsace-Lorraine puis dans les hautes herbes africaines, et espoir, que se balade Cessez-le-feu. Ayant grandit dans la région des Pays-de-la-Loire, le réalisateur a notamment choisi les bords de Loire comme décor à son drame historique. Une touche bucolique qui amène un peu d’apaisement à cette histoire douloureuse. Choisissant soigneusement ses rôles, Romain Duris (Le Péril jeune, De battre mon coeur s’est arrêté, L’Arnacoeur), ne s’est une nouvelle fois pas trompé en endossant ce rôle d’un soldat hanté par son passé de soldat de 14. Sobre et juste, il fait une nouvelle fois « un » avec son personnage. A souligner également la jolie interprétation de Céline Sallette (série Les Revenants), toute en retenue, mais aussi l’incroyable performance de Grégory Gadebois (Angèle et Tony). Un trio d’acteurs intelligent qui donne corps à un film tout en émotions.
Aurélie David
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