-Ben & Joshua Safdie, 2017-
En à peine 13 ans de carrière, Robert Pattinson a déjà joué dans 34 films. Il aime évoluer, surprendre, se réinventer sans cesse pour chacun de ses rôles, ce qui lui a valu de gagner une récompense pour l’ensemble de sa courte carrière au Festival de Deauville cette année. Dans Good Time (film sélectionné au Festival de Cannes), il endosse le rôle de Connie Nikas, un malfrat prêt à tout pour son frère.
Une aventure nocturne
Après un braquage qui a mal tourné, Connie tente de s’enfuir avec son frère, Nick, atteint d’un handicap mais ce dernier finit par se faire arrêter. Connie va tenter alors de réunir la caution pour libérer son frère. Mais l’opportunité de faire évader Nick va se présenter lorsqu’il apprend qu’il est à l’hôpital après avoir été impliqué dans une bagarre à la prison. Il s’infiltre dans le bâtiment et réussit son plan à merveille mais il se rend rapidement compte que l’homme qu’il a sorti de l’hôpital n’est pas son frère. Commence alors une longe nuit sous tension. Le film enchaîne les scènes où nos personnages se retrouvent dans des positions périlleuses qui tiennent le spectateur en haleine jusqu’au bout, comme lorsque Connie pénètre dans un parc à thème mais se fait repérer par un agent de sécurité. Il doit alors trouver une solution pour s’échapper avant l’arrivée de la police. En outre, le cadre nocturne du film ainsi que la musique stressante ajoutent une tension qui permet de garder l’attention du public jusqu’au bout.
De façon plus générale, chaque scène présente un problème dont les personnages doivent s’extirper. Par conséquent, ils ne connaissent aucun répit et la tension est continue tout le long du film, ce qui permet de ne pas s’ennuyer une seconde.
Le risque d’enchaîner les situations stressantes, pour empêcher l’ennui de s’installer, est de perdre alors une certaine logique dans le fil de l’histoire et de se retrouver avec des scènes qui ne servent pas l’intrigue. Or Good Time a su éviter ce piège, chaque scène ayant son rôle précis et formant un tout cohérent.
Des acteurs convaincants
Le casting talentueux est une autre grande force de ce film, réalisé par les frères Safdie. Robert Pattinson interprète avec brio Connie, personnage ambiguë qui semble tenir à son frère mais qui reste un malfrat peu fréquentable, manipulateur et qui pourrait aussi très bien utiliser Nick pour servir ses propres intérêts. Ben Sadfie est par ailleurs bouleversant dans le rôle de Nick et il faut également souligner la révélation qu’est Taliah Webster, pour qui Good Time est le premier film. Elle endosse le rôle de Crystal, une adolescente de 16 ans en quête d’adrénaline, qui se laisse embarquer dans l’aventure par Connie. La jeune actrice semble à l’aise face à la caméra et offre un jeu très naturel et instinctif.
Il faut noter, enfin, que Good Time met en scène des personnages peu communs et que ce n’est pas la première fois que les réalisateurs font le choix de raconter l’histoire d’individus qui peuvent être qualifiés de marginaux. Déjà dans leur précédent film, Mad Love in New York, ils avaient mis en scène un couple de toxicomanes qui se battent contre leur addiction. Les frères Sadfie semblent donc construire un certain univers cinématographique, plutôt sombre, qui n’a pas pour but de divertir le spectateur mais bien plutôt de le brusquer, de le plonger dans un sentiment de stress permanent.
En définitive, Good Time est un thriller policier haletant, dans lequel ni les personnages ni le spectateur n’ont le temps de connaître l’accalmie. Le film est porté par des acteurs brillants, et plus particulièrement Robert Pattinson qui livre avec ce film une nouvelle performance qui confirme qu’il mérite amplement son succès en tant qu’acteur.
Amélie G.
Comments by Amélie Guichard