-Nicolas Bary, 2017-

Adapté de la bande dessinée éponyme de Tome et Janry, Le Petit Spirou est porté à l’écran par Nicolas Bary, qui en est déjà à sa troisième adaptation d’une œuvre pour enfants après Les Enfants de Timpelbach et Au bonheur des ogres.

Le poids des traditions familiales

Spirou a à peine 10 ans et pourtant son avenir est déjà tout tracé : il deviendra un groom, comme tout le reste de sa famille. C’est du moins ce que sa mère veut et lorsqu’elle lui annonce qu’à la rentrée prochaine il intégrera l’école des grooms. Spirou est déboussolé. Le jeune homme se retrouve à questionner brutalement son envie de suivre la tradition familiale. Il se voit bien plutôt partir à la découverte du monde que de travailler dans un hôtel toute sa vie. Il décide alors de «partir à l’aventure» avant d’être envoyé dans cette nouvelle école : l’aventure étant de faire le tour du monde avec la fille dont il est amoureux, Suzette, sans quitter le village évidemment. Il va donc créer un véhicule et reconstituer à sa manière des endroits exotiques dans plusieurs espaces de la ville avec l’aide de ses amis.

La Belle Company

Bien sûr, ce projet rencontre quelques obstacles et donne lieu à de multiples situations comiques. Ainsi, vers le milieu du film, le professeur d’éducation physique (interprété par François Damiens) confisque les clés du véhicule que les enfants ont construit. Cela donne lieu à une mission commando afin de récupérer l’objet subtilisé. Le jeu très naturel et intuitif des enfants rend, par ailleurs, la scène plus authentique, drôle et tendre.

Il faut noter que le fait que Spirou questionne son envie de devenir groom permet de mettre en exergue, de façon plus globale, le poids que peuvent jouer les traditions sur les individus. En effet, elles sont très souvent considérées comme acquises et naturelles et conditionnent nos consciences. Or, Spirou se rend compte que rien, à priori, ne l’oblige à suivre cette voie et que la vision de sa famille est purement arbitraire. En fin de compte, ce film transmet le message que le destin ne s’impose pas à nous mais que c’est bien plutôt à nous de construire notre propre destinée.

Un film prévisible

Si les enfants apportent un aspect cordial au film, cela ne suffit pas à cacher tous les défauts qui parsèment l’oeuvre. En effet, les actions se suivent et rien ne surprend vraiment. Le réalisateur met en scène des situations qui n’ont rien de bien original. On retrouve ainsi des personnages incontournables comme la bande de brutes de la cour de récréation qui s’amuse à terroriser le groupe d’amis du petit Spirou ou encore l’élève modèle qui dénonce les actes malveillants de ces camarades de classe. Par ailleurs, le film est rempli de stéréotypes comme le grand père (joué par Pierre Richard) pervers sur les bords et par l’intermédiaire duquel les scénaristes ont placé toutes les blagues lourdes, qui ne font même plus rire tant elles sont clichés. On retrouve également la maîtresse sexy, avec de multiples plans rapprochés sur sa poitrine qui font grincer des dents.

La Belle Company

En outre, ces rôles ont tant été utilisés qu’ils n’ont même plus de profondeur et ne permettent pas aux acteurs de s’épanouir dans leur jeu. On se retrouve ainsi avec des interprètes aux performances peu convaincantes.

En définitive, Le Petit Spirou est un film sur la nécessité d’entretenir des rêves et de vivre selon ses propres envies et désirs. Mais ce beau message est malheureusement éclipsé par la prévisibilité des actions et même des personnages que l’on peut croiser dans l’oeuvre. Celle-ci devient alors un cliché ambulant et on en ressort empli d’une profonde lassitude.

Amélie G.

Aucun vote pour l'instant

Et si vous nous donniez votre avis ?