– O. Peyon, C. Brody ; 2016 –
Imad Ibn Ziaten, sous-officier du 1er Régiment du train parachutiste, fut la première victime du massacre commis par Mohammed Merah le 11 mars 2012 à Toulouse. Depuis ce drame, Latifa Ibn Ziaten, mère d’Imad, dépense désormais toute son énergie et son temps à sillonner la France et le reste du monde afin de redonner de l’espoir aux jeunes. Avec « Latifa, le coeur au combat », Olivier Peyon et Cyril Brody filment avec ardeur une mère endeuillée, mais qui ne manque pas de courage, à travers son parcours parsemé de rencontres tant enrichissantes que déconcertantes !
Deux jours après l’ouverture du procès tant attendu d’Abdelkader Merah, frère de Mohamed Merah, le documentaire Latifa, le coeur au combat a envahi les grands écrans ! Derrière la caméra d’Olivier Peyon et Cyril Brody apparaît une mère dont la vie a basculé le 11 mars 2012 lors de la mort de son fils Imad. Mais au lieu de se réfugier dans son chagrin, Latifa Ibn Ziaten décide de faire de ce deuil un combat ! Chaque jour qui passe, elle le consacre désormais à défendre la République française et à lutter contre la radicalisation des jeunes. A travers l’association qu’elle a créé, « Imad pour la Jeunesse et la Paix », elle sillonne bon nombre de villes françaises, de Rouen à Aix-en-Provence en passant par Paris, avec pour principal objectif d’amorcer le dialogue avec les jeunes. Écoles, associations ou bien centres de détention, Latifa écume tous les lieux où elle souhaite que son discours soit entendu. Cependant, celui-ci ne convainc pas toujours l’ensemble de ses auditeurs. Pour preuve, lors d’une intervention à l’Assemblée nationale, certains députés lui avouent qu’ils sont choqués de la voir porter le voile ; « le foulard » corrige d’ailleurs immédiatement Latifa. Un appel sur le répondeur de l’association témoigne également des menaces que reçoit la mère d’Imad Ibn Ziaten au quotidien. Un combat et des propos qui ne sont donc pas du goût de tout le monde, d’autant plus que les problématiques qu’ils engendrent sont complexes. « Islam », « martyr », « intégration », autant de termes provoquant l’ambiguïté et qui agitent régulièrement les débats ! Tout au long de cette course effrénée entamée par Latifa, les deux réalisateurs filment également le deuil de cette mère. Et c’est morceau par morceau qu’il nous est conté, à l’image de la reconstruction progressive de Latifa. Touchante et courageuse, elle peut compter sur le soutien inconditionnel de sa famille dont on apprend à connaître peu à peu les membres : son mari, puis ses quatre autres enfants, qui l’aident à porter son association et qui la suivent de temps à autre dans ses déplacements. Et entre deux visites dans l’Hexagone, c’est finalement au Maroc que Latifa s’échappe de temps en temps afin de puiser ses forces auprès de la tombe de son fils. Avec Latifa, le coeur au combat, Olivier Peyon et Cyril Brody filment ainsi le parcours inébranlable d’une femme dont le combat repose sur l’espoir d’une paix retrouvée.
Aurélie David
Comments by Aurélie David