Halloween c’est fini, mais notre envie de mater des films d’horreur sur le canapé ne nous est pas passée. Avec plus de 50 romans, une centaine de nouvelles et de très nombreuses adaptations aussi mauvaises qu’excellentes, Stephen King est l’auteur parfait à privilégier en ce dimanche soir d’automne. Nous vous avions déjà parlé de La Tour Sombre, Jessie, Ça ou encore The Mist, nous vous proposons désormais un marathon des meilleures adaptations de l’œuvre du maître de l’horreur. Par quoi commencer pour un marathon réussi ? Recommandations à travers notre top 5.

1 – Christine de John Carpenter

Christine est l’un de ces films sous-évalués à tort. Réalisé en 1983 par John Carpenter, il sort la même année que le livre de Stephen King. Si l’on s’arrête au pitch, l’histoire ne paraît pourtant pas très prometteuse : une Plymouth Fury de 58 attire l’œil d’un adolescent complexé et timide. Cette dernière, rouge comme le diable, prend peu à peu contrôle de son propriétaire, jalouse les personnes qui l’entourent, et tente de tuer ceux qui veulent la séparer de lui.
Toute la réussite de ce film, réside dans le fait d’avoir rendu effrayant à l’écran un simple tas de ferraille. Les plans, aussi graphiques qu’esthétiques, transforment la voiture en une entité fascinante et effrayante. La BO, excellente, alterne titres jouissifs des années 50 et musique aussi kitsch que génialissime, signée Carpenter himself. Ce pur produit des eighties est parfait pour les fans d’épouvante. Carpenter signe l’un de  ses meilleurs films en réussissant l’exploit de donner vie et émotions à cette belle Plymouth Fury qui risque d’hanter vos nuits.

2 – The Shining de Stanley Kurbrick

Que serait un article sur Stephen King sans Shining ? Pas grand-chose, c’est certain. Réalisé par Stanley Kubrick, tout dans ce film est culte : de l’image de Jack Nicholson avec sa hache, en passant par les jumelles en robe et le couloir de l’angoissant Overlook Hotel. Ce 11ème long-métrage du maître Kubrick et l’une des meilleures adaptations de Stephen King même si ce dernier regrettera longtemps que la thématique de l’alcoolisme, pourtant au cœur du roman, n’ait pas été davantage abordée. Cependant, la mise en scène et la sonorité du long-métrage subliment à merveille le roman. Les cadrages, notamment ceux réalisés à la steadicam, apportent toute la puissance à ce chef d’œuvre du 20ème siècle. Le spectateur se retrouve ainsi plongé, pratiquement, à la place de Danny qui circule en tricycle dans les longs couloirs glauques de l’hôtel. La fluidité des mouvements de caméra tendent à rendre l’esthétique de ce film complètement culte. La caméra est là, elle rode comme un esprit, tel un vautour pour de longues minutes pesantes de visionnage. N’oublions surtout pas le talent des acteurs et surtout celui de Jack Nicholson qui n’aura jamais si bien interprété la démence au cinéma. Pour son tout premier film d’horreur, Kubrick a su, comme à son habitude, apporter sa patte, sa signature en privilégiant l’ambiance, les décors et le son à des jump-scares, attendus et faciles, bien souvent trop utilisés dans le genre horrifique. En bref, un monument du 7ème art, une pépite, à regarder sans modération pour tenter d’en saisir toute sa complexité.

3- Carrie au bal du diable de Brian De Palma

Sans doute le film d’Halloween par excellence, Carrie au bal du diable, est l’un des premiers succès au cinéma d’une adaptation de Stephen King. C’est également le tout premier roman de l’auteur. Réalisé par Brian De Palma, il met en scène une jeune fille naïve timide, souffre-douleur de son lycée et considérée comme maléfique par sa mère, une religieuse extrémiste. Cette dernière possède des pouvoirs de télékinésie. En voilà un bon tableau pour Halloween ! Au-delà de ce pitch très teen-movie qui réunit la fille timide, le garçon beau-gosse, la peste du lycée et le fameux bal de fin d’année, le tout dans un décor de lycée américain, le film est une métaphore  – certes horrifique et fantastique  – de la fin de l’enfance. C’est précisément le cas avec la scène d’ouverture où Carrie découvre qu’elle a ses règles. La scène est filmée comme un meurtre et celle du lynchage qui lui succède est extrêmement violente grâce à l’usage habile de ralentis. Brian de Palma réussi avec brio à filmer l’horreur humaine et cruelle de ces adolescents effroyables. Quant à l’actrice, elle crève l’écran avec son regard franc et torturé et sa peau aussi pâle que celle d’une poupée de porcelaine, aussi belle que monstrueuse dans sa vengeance envers ses camarades. Sorti en 1976, le film est porteur de la mise en scène parfois trop maniérée, signature de son réalisateur mais de nombreuses scènes cultes ont marqué l’histoire du cinéma fantastique. Notamment celle du bal, le massacre étant filmé avec un filtre rouge, le tout presque dans un parfait silence sonore angoissant.
Alors oui, même si l’on peut admettre qu’il a mal vieilli par bien des égards, Carrie au bal du diable, reste et restera un film culte, de ceux qui gardent un certain charme et valent le coup d’œil.

4 – Misery de Rob Reiner

En 1990, Rob Reiner réalise l’adaptation du roman Misery, sorti trois ans plus tôt, qui raconte les déboires d’un auteur qui se retrouve séquestré par l’une de ses fans. Ici, pas de fantastique ou de monstre, d’entités cauchemardesques ou d’évènements surnaturelles, mais simplement de la pure folie humaine. Le film réalisé en huis clos, apporte ainsi une angoisse permanente et un suspense haletant. L’adaptation du livre est fidèle, on y ressent la même angoisse et la talentueuse Kathy Bates terrifie et crève l’écran de sa folie. Elle gagnera d’ailleurs l’Oscar du meilleur rôle féminin et elle demeure très certainement l’une des plus grandes psychopathes du cinéma.

5 – The Mist de Frank Darabont

On vous parlait de la série juste ici, mais le film, The Mist, adapté de la nouvelle Brume, et réalisé par Frank Darabont est bien plus intéressant que cette dernière. L’histoire ? Une petite ville des États-Unis se retrouve plongée dans une brume épaisse peuplée de créatures mystérieuses et cauchemardesques. Au bout de quelques minutes, le film bascule dans le huis clos, mettant ainsi en scène des habitants réfugiés dans le supermarché du coin. La talent de Frank Darabont a été de présenter l’intrigue, au départ, comme un simple film d’horreur façon « film de zombie », puis de la métamorphoser en une œuvre bien plus complexe sur la nature humaine. Si les effets spéciaux ne sont pas toujours à la hauteur, les acteurs sont eux très convaincants. Enfin, on salue surtout une fin qui marque à jamais en raison de sa perversité et sa violence. En bref, The Mist constitue une adaptation efficace de la nouvelle de Stephen King et une très belle surprise.

Laura Bonnet

3/5 (1)

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