The Foreigner de Martin Campbell : un scénario mal exploité

-Martin Campbell ; 2017-

Jackie Chan est un père en quête de revanche dans The Foreigner, le nouveau film de Martin Campbell.

Des personnages aux profils intéressants

Quan est un père de famille qui élève seul sa fille, Fan. Suite à un attentat, perpétré par des membres de l’Irish Republican Army (IRA), Fan décède. Quan ne va alors avoir qu’une obsession : obtenir le nom des coupables et rendre sa justice. Pour cela il va rentrer en contact avec Liam Hennessy (joué par Pierce Brosnan), vice premier ministre irlandais et un ancien de l’IRA car Quan est persuadé qu’il possède plus d’informations qu’il ne le fait croire. Suite au déni d’Hennessy de savoir quoi que ce soit sur les responsables de l’attaque, Quan décide d’employer les grands moyens pour le faire parler. De ce fait, il tombe lui-même dans le cercle de la violence et fait exploser des bombes artisanales, conçues pour ne causer que des dégâts matériels. Il commence par le bâtiment où se trouve le bureau de Liam, puis dans la grange de sa ferme, afin de persuader ce dernier de parler.

Si les intentions de Quan sont louables, son choix d’utiliser la violence pour obtenir ce qu’il veut le place comme un personnage ambiguë. En fin de compte, il utilise les mêmes méthodes que les terroristes qu’il veut punir. Ce n’est pas pour autant qu’on ressent de l’empathie pour Hennessy qui, bien qu’il semble vouloir la paix entre l’Irlande du Nord et la Grande-Bretagne, n’a pas totalement rompu ses liens avec l’IRA. Mais c’est bien l’ambiguïté des personnages qui rend le film intéressant. Il n’y a pas un camp de méchants et un camp de gentils, chacun a ses bons et ses mauvais côtés et cela permet au long-métrage de ne pas tomber dans le manichéisme, ce qui est appréciable.

Un thriller qui tourne en rond

Si les personnages sont assez bien construits, le film manque paradoxalement de dynamisme. Mis à part des scènes de combats au corps à corps assez impressionnantes, la «traque» d’Hennessy par Quan devient très vite lassante. De manière générale, les actions se répètent : Quan pose une bombe, Hennessy tente de le stopper mais c’est un échec et ce cycle dure tout le film. L’intrigue parallèle qui suit les terroristes n’est pas plus captivante. En outre, du fait de leur faible présence à l’écran, il est difficile de développer en profondeur ces personnages qui n’attirent donc pas davantage l’intérêt.

En définitive, malgré des performances réussies de la part des acteurs, notamment Jackie Chan et Pierce Brosnan qui sont la grande force de The Foreigner, l’oeuvre n’arrive pas à rendre les enjeux assez captivants et à les exploiter pour que le spectateur conserve son intérêt jusqu’à l’issue du long-métrage. Il en viendrait presque à se reposer uniquement sur les scènes de combats pour ne pas perdre totalement l’attention de son public. On ressortirait de la séance presque frustré devant un tel gâchis de potentiel.

Amélie G.

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