– Robin Sykes, 2018 –
Thierry Lhermitte incarne un retraité atteint d’Alzheimer dans La Finale qui nous invite à suivre une aventure rocambolesque.
Un voyage rempli d’action
Depuis un an, la famille Verdi, qui habite dans un pavillon de la banlieue de Lyon, héberge Roland, le père de Delphine, la mère de la famille Verdi, car il ne peut plus vivre tout seul. En effet il est atteint d’Alzheimer, à un stade avancé. Alors que Jean-Baptiste, le fils de la famille, est censé se rendre à Paris pour une finale de championnat de basket-ball, il se retrouve coincé. Ses parents, en déplacement, ne peuvent pas rentrer à temps. Or ils ont besoin que quelqu’un surveille Roland, tâche qu’ils imputent à leur aîné évidemment. Mais Jean-Baptiste, qui se nomme lui-même JB, ne l’entend pas de cette oreille. Bien décidé à se rendre à sa finale, il embarque son grand père avec lui.
Une grande partie du film relate leur voyage jusqu’à Paris, qui devient un véritable parcours du combattant. Les situations comiques s’enchaînent : ils se retrouvent dans le mauvais train et finissent à Marseille au lieu de Paris, puis ils prennent un bus mais, en cours de route, le bus repart sans eux car la police leur bloque le passage (vu que Roland a pris un chien qu’il pense être le sien et se retrouve donc accusé d’une tentative d’enlèvement d’un canin). Ils vont alors se retrouver au point de départ, à Lyon et décident d’aller à Paris en voiture. Si toutes ces scènes prêtent à rire, un schéma semble se répéter tout au long du film : JB n’est pas assez sérieux dans la surveillance de son grand père, qui commet des gaffes qui ont des conséquences plus ou moins désastreuses. Par conséquent, un sentiment de lassitude peut s’installer chez le spectateur qui voit, inlassablement, se réitérer le même enchaînement d’actions, à quelques variantes près, pour introduire la situation comique.
Un duo touchant
Malgré tout cela, le duo formé par Thierry Lhermitte et Rayane Bensetti marche bien. Alors que JB connait à peine son grand père lorsqu’ils partent ensemble pour Paris, le voyage est l’occasion pour l’adolescent de découvrir cet homme qu’il n’a que rarement vu durant son enfance. Petit à petit, un lien se crée entre eux, JB fait de plus en plus attention à son grand père à mesure que le film avance. Cette évolution de leur relation est l’occasion pour le réalisateur de nous offrir quelques scènes très touchantes, notamment vers le milieu du long-métrage, où Roland raconte la journée de la naissance de JB à ce dernier.
De manière plus générale, les scènes riches en émotion du film sont très certainement le point fort de La Finale. Thierry Lhermitte livre une performance très touchante, voire bouleversante, surtout vers la fin du film. On ressent aussi tout le potentiel de Rayane Bensetti qui s’est totalement imprégné de son personnage et l’incarne de manière très convaincante. Les deux acteurs portent, quasiment à eux seul, ce film tendre.
Étiqueté comédie, c’est finalement les scènes que l’on pourrait qualifier de dramatique qui marchent le mieux dans La Finale. Malgré des ressorts comiques assez répétitifs, le long métrage est touchant et on ressent l’alchimie du duo d’acteur talentueux formé par Lhermitte et Bensetti. Robin Sykes livre donc un film qui permet de passer un moment plutôt appréciable pendant 1h30.
Amélie G.
Comments by Amélie Guichard