Que d’innovations pour M6 en cette rentrée 2017 ! Après le Saturday Night Live, la chaîne sort de sa zone de confort en proposant la fiction Glacé, un polar adapté du roman éponyme de Bernard Minier. Et alors, ça raconte quoi cette mini-série ? Après la découverte du cadavre d’un cheval décapité à 2000 mètres d’altitude dans les montagnes des Pyrénées, les capitaines Martin Servaz et Irène Ziegler se voient confier l’enquête. Parallèlement, une jeune psychiatre, Diane Berg, découvre son nouveau patient, Julian Hirtmann, dangereux tueur en série incarcéré plusieurs années auparavant par le capitaine Servaz. Très vite, les destins de ces quatre personnages vont s’entrechoquer…

Ni chaud ni froid

Intrigant n’est-ce pas ? Comme on vous le disait, Glacé est une adaptation dont… nous n’allons pas vous parler ici. Pourquoi ? D’abord parce que nous préférons nous concentrer uniquement sur ce qu’on voit à l’écran, et ensuite parce que nous n’avons tout simplement pas lu le roman de Bernard Minier… Alors on en pense quoi de Glacé ? Bons joueurs chez Scotchés, on a préféré visionner les quatre premiers épisodes avant de se prononcer, et nous en ressortons plutôt déçus. Plein de promesses, ce projet semble ne pas atteindre ses ambitions initiales. D’abord la fiction s’égare dans son ambiance superficielle. Recherchant visiblement une atmosphère froide, crue, épidermique, la série échoue à créer un univers cohérent ou visuellement marquant, frappant, notable. Programmée quelques semaines après Jour Polaire, création originale de Canal + très réussie, Glacé fait pâle figure face à cette dernière. Par ailleurs, si les frissons sont aux abonnés absents, l’ennui lui pointe vite le bout de son nez… En quatre épisodes sur six, aucune révélation majeure ne vient bouleverser l’intrigue, ou du moins ne procure d’émotion forte chez le spectateur. Peut-être qu’un manque de rythme et des failles dans le scénario sont responsables de cette monotonie ? Pourtant, écrit à six mains par le romancier Gérard Carré, le regretté Pascal Chaumeil et Caroline Van Ruymbeke, nous ne pouvions nous attendre qu’au meilleur. Cependant, et c’est regrettable : la mayonnaise ne prend pas. Comme en témoigne les audiences, les spectateurs n’ont non plus été séduits. Alors qu’il étaient 4,8 millions (soit 19,3% de part de marché) mardi 11 janvier à découvrir Glacé, ils n’étaient que 3,2 millions (soit 11,8% de part de marché) ce mardi ! Après un excellent démarrage, 1,6 millions de spectateurs ont désertés… Aïe, ça fait mal ! Hormis ces nombreux échecs, on ne peut que saluer la pertinence d’un casting qui fonctionne très bien. Même si les personnages sont étonnement peu attachants, chose rare dans le genre sériel, les comédiens les défendent au maximum. Les confirmés Charles Berling et Pascal Grégory font bien le job, tout comme Julia Piaton plutôt convaincante dans un registre inédit pour la comédienne. Enfin c’est un plaisir de retrouver la jeune Nina Meurisse, que nous avions adoré dans Complices (2010).

Essaie encore

Séduits ou non, nous ne pouvons que saluer l’initiative de la chaîne qui prouve qu’elle est plus que capable d’innover. Plutôt habituée à dominer dans le format court, avec la cultissime Caméra Café, ou les actuelles Scènes de ménage, M6 prouve qu’elle est capable de prendre des risques en s’essayant au genre du polar. Malgré ce revirement, la chaîne est loin d’abandonner la comédie, son genre de prédilection, en proposant en fiction prime time Qu’est-ce qu’on attend pour être heureux ? mettant en scène Laurent Deutsh, et Quadras avec notamment François-Xavier Demaison. Comme le prouve Glacé, la sixième chaîne s’inscrit dans le mouvement télévisuel du moment : le renouveau de la fiction française. Sous l’impulsion de Canal + depuis 2005, le savoir-faire français se perfectionne d’années en années. Si le pari n’est pas tout à fait remporté avec Glacé, Scotchés reste optimiste et attend de voir le prochain thriller de la chaîne, L’origine du mal, avec Marie Gillain et Sami Bouajila : ça promet ! Allez, la prochaine fois, c’est la bonne !

Chloé Gavard

5/5 (1)

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