Amies Parisiennes, amis Parisiens !

En ce moment se déroule le spectacle Antoine et Sophie font leur cinéma, au studio CentQuatre. Une pièce de théâtre mêlant habillement cinéma et théâtre, dans une mise en scène épurée mais lourde d’images. Installés dans leur salon, les deux personnages se livrent sur leur expérience en tant que cinéphiles, qui a résolument affectée leur façon de percevoir le monde. La mort de la mère dans Bambi, les abandons multiples dont fait l’objet Mowgli dans Le Livre de la jungle sont autant d’événements qui ont marqué leur sensibilité d’enfants, causant des dommage collatéraux à la fois risibles et dramatiques.

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Antoine et Sophie font leur cinéma

Car Antoine et Sophie… est un spectacle à la fois drôle et grave, mêlant introspection, jeux de rôles et pensées sur le cinéma et ses armes (musique, émotions, références collectives). Les personnages se livrent à des analyses poussées des œuvres projetées, offrant un point de vue original et caustique sur ces films qui ont une influence notoire sur notre imaginaire collectif. Disney est alors passé au crible, mis à nu à force de démonstrations et d’une rhétorique implacable, qui se fait bien souvent ludique et didactique, pour le plus grand plaisir du spectateur. La Première du spectacle se décomposait en deux épisodes, portant sur les œuvres de Disney et sur les films de vampires, « navets libérateurs » de série B au service d’un Antoine complètement psychotique. Portés par des dialogues piquants et très bien menés, ces deux moments de théâtre m’ont agréablement surprise, en particulier le premier épisode. Le duo de comédiens Ildi ! Eldi est parfaitement en accord, tour à tour pitoyables et touchants, résolument attachants en raison de leurs failles, doutes et faiblesses.

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Antoine et Sophie font leur cinéma

Rhétorique de mots et d’images, Antoine et Sophie… se révèle être un bon moment de théâtre. Il nous replonge dans les films de notre enfance sans se départir d’un regard aiguisé et féroce, qui n’hésite pas à entacher, à coups d’ironie et de sarcasme, nos vieux souvenirs. À force de montages et autres manipulations iconographiques, ce spectacle nous en apprend plus sur les oeuvre qu’il présente, se montrant résolument éducatif, mais également sur notre propre rapport au cinéma.

Profitez-en, ça se passe dans les superbes locaux du CentQuatre – qui méritent vraiment le détour – et ce jusqu’au 5 février !

Camille Muller

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