Cinq enfants, cinq maladies mais surtout, cinq leçons de vie ! Avec Et les mistrals gagnants, l’écrivaine et journaliste Anne-Dauphine Julliand signe un documentaire bouleversant sur le quotidien d’enfants atteints de maladies graves. Auteure des livres  Deux petits pas sur le sable mouillé (2011) et Une journée particulière (2013), où elle raconte le décès de sa propre fille suite à une maladie,elle revient avec ce film sur ce thème avec lequel elle a une attache toute particulière et intime. Après le point de vue d’une mère, relayé par sa plume, c’est celui de l’enfant que sa caméra a essayé de capturer à travers Et les mistrals gagnants. Un film poignant mais nécessaire puisqu’il rend hommage à toutes les familles qui luttent chaque jour contre la maladie.

Ainsi, durant plusieurs mois, la réalisatrice à suivi une petite fille et quatre jeunes garçons, âgés de six à neuf ans, souffrant tous d’une maladie. Si elle a filmé chaque histoire séparément, Anne-Dauphine Julliand donne l’impression, à travers son montage, que tous ces enfants se connaissent alors qu’ils ne se sont rencontrés qu’à certains moments bien définis du tournage. Filmés pendant leurs soins à l’hôpital ou chez eux, lorsqu’ils sont à l’école ou en famille, et même durant une sortie, comme à la montagne, à la mer, en visite dans une caserne de pompiers ou sur un paquebot, ces enfants nous montrent comment ils vivent et font face à leur maladie. Attachants, drôles et émouvants, ces petits héros débordent de vitalité et d’espoir.

Un film à hauteur d’enfant

Pour son premier film, Anne-Dauphine Julliand a appris à manier l’image en même temps qu’elle a suivi ces enfants. Sa seule exigence : les filmer avant de filmer les adultes. Et en effet, dans ce documentaire, nous sommes à hauteur d’enfants. À l’exception de quelques-uns, chaque plan se concentre sur l’enfant, une manière pour la réalisatrice et le spectateur de se sentir proche de lui. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle a décidé d’utiliser une seule caméra. Filmés différemment, comme des personnages secondaires, les adultes ne sont toutefois pas ignorés. Parents et médecins trouvent leur place dans ce film à l’image de celle qu’ils ont auprès de ces jeunes malades : un soutien constant et sans faille.

Avec Et les mistrals gagnants, Anne-Dauphine Julliand nous emmène donc avec elle dans ce quotidien douloureux et si particulier qu’est celui d’enfants malades. À travers cinq histoires différentes, nous partageons, sans autre distance que celle imposée par sa caméra, la vie de ces mômes. Mais, finalement, ce sont eux qui nous prennent par la main et nous font entrer dans leur vie, contenant son lot de joies, de peines, de souffrances, mais aussi de jolis rêves et d’espoir. Un documentaire coup de cœur qui nous offre une belle, forte et courageuse leçon de vie. Des enfants dont nous ne pouvons que nous souvenir tant ils sont incroyables : ils s’appellent Ambre, Camille, Imad, Charles et Tugduad.

Aurélie David

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