– Claude Barras ; 2016 –

Plonger dans le quotidien d’un foyer pour enfants et se placer à leur hauteur, voici le pari entrepris et réussi par Claude Barras dans son film d’animation. Ma Vie de courgette nous fait intégrer une bande de copains, tous un peu marqués par la vie alors qu’ils baignent encore dans l’enfance. Une enfance dont ils ont été privé mais que le foyer tente de rendre à nouveau belle et lumineuse, encadré par un personnel aimant et impliqué. C’est au milieu de cette ribambelle d’enfants que va arriver Icare – alias Courgette – qui vient tout juste de perdre sa mère alcoolique. Bientôt, Camille finira par compléter le petit groupe d’amis en y apportant ses blessures mais également un sourire aimant et réparateur.

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Gebeka Films

Pour adapter le roman de Gilles Paris, Autobiographie d’une courgette, Claude Barras a fait le choix de l’animation, s’entourant d’une équipe de marionnettes ayant chacune sa propre identité, parsemées de détails qui fondent leur personnalité : une mèche de cheveux pour se cacher du regard extérieur, de grands yeux cernés, un compagnon en peluche. Ces personnages sont à la fois réalistes et oniriques, prenant place dans un décor enfantin pourtant peuplé d’histoires tragiques et bien réelles. Maltraitances et abandons sont le lots de ces héros miniatures d’une poignante vérité, ces enfants auxquels on s’attache automatiquement, dès les premiers instants passés en leur compagnie. Leur innocence, leur humour, leur combativité aussi, font d’eux des êtres à part entière qui marqueront durablement les esprits.

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Gebeka Films

Petit homme au grand cœur, Courgette nous fait rentrer dans son monde et se livre à notre regard, fort d’une sensibilité et d’un courage indéniables. Héros plein d’humanité, il nous entraîne dans son quotidien, empreint de poésie et de grâce malgré les difficultés le caractérisant. Aussi efficacement que States of Grace avant lui, Ma Vie de courgette nous démontre la puissance de l’amour et de l’amitié qui permettent le triomphe de l’enfance sur la douleur.
Une œuvre haute en émotions et en couleurs, un petit bijou d’animation. Quand les marionnettes nous transportent et nous émeuvent. Quand dans notre Courgette bat un cœur. Et qu’il s’empare du nôtre.

Camille Muller

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