Le jeune réalisateur anglais Rupert Sanders a fait le pari osé d’adapter sur grand écran l’œuvre manga à succès intitulée Ghost in the Shell. D’une modernité et d’une originalité bluffantes, tant par le travail sur le scénario que par sa mise en scène, Ghost in the Shell est une vraie réussite !
Après Blanche-Neige et le Chasseur en 2012, vision ultra-moderne du conte des Frères Grimm, Rupert Sanders se livre à une nouvelle adaptation pour son deuxième long-métrage. Avec Ghost in the Shell, il transpose à l’écran le manga de l’auteur japonais Masamune Shirow. Composée de trois livres, cette œuvre a connu le succès au Japon, puis dans le reste du monde, dans les années 1980 et 1990. Elle a notamment été adaptée en série animée ainsi qu’en jeu vidéo. Avec son adaptation cinématographique, Rupert Sanders signe une œuvre moderne et originale dans laquelle Scarlett Johansson qui incarne l’héroïne, impose à l’écran son « ghost », signifiant l’ « âme » dans ce scénario. Mais pour nous, il résonne également comme le « talent » que l’actrice américaine a toujours eu en elle et qu’elle prouve une nouvelle fois.
Dans un monde futuriste, le Major Mira est unique : une âme humaine, retirée de son enveloppe corporelle d’origine suite à un accident, et intégrée à un corps aux capacités cybernétiques. Mira peut ainsi lutter contre les plus dangereux criminels. Face à une menace d’un genre nouveau, permettant de hacker les robots et de contrôler les esprits humains, elle est la seule à pouvoir l’empêcher de nuire. Mais lorsqu’elle se retrouve face à son ennemi, elle découvre qu’on lui a menti sur son passé : sa vie n’a pas été sauvée, mais volée ! Pour découvrir sa véritable identité et … les responsables de cette manipulation, Mira est déterminée et rien ne l’arrêtera… Croisement entre Le Cinquième Élément de Luc Besson et de la saga Matrix des Wachowski, Ghost in the Shell s’inscrit comme un pur film de science-fiction avec ses codes, mais qui semble unique en son genre en raison de sa modernité.
Scarlett, une cyborg attachante !
C’est dans un univers futuriste, dans un décor très coloré, mélange de traits fluorescents et métalliques, qu’évoluent les personnages de Ghost in the Shell. Cette ambiance est soulignée par une musique aux sons magnétiques. A noter que la 3D fonctionne très bien sur les images du film et notamment lors des plongées vertigineuses du personnage du Major Mira du haut de gratte-ciels et lors des combats violents entre ces créatures mi-humaines / mi-robots. Le tout est encadré par des effets spéciaux bien maîtrisés. Ce scénario et sa mise en scène rendent ce film intriguant pour les novices en science-fiction, voire même pour ses aficionados, mais finissent par nous convaincre et nous toucher. En effet, les codes de science-fiction respectés, l’histoire de cette héroïne, reformatée puis paumée, nous saisis. De plus, elle nous questionne sur notre rapport aux technologies.
Côté casting, Scarlett Johansson crève l’écran ! Moulée dans sa combinaison, couleur chair, en latex, et dotée d’une coupe de cheveux courte noir de jais méchée de bleue, l’actrice américaine est méconnaissable. Certaines plumes ont écrit qu’elle perdait en capital glamour en ayant accepté de jouer cette humaine cybernétique plongée dans un monde futuriste aux accents japonais, un rôle certes différent de ceux qu’elle a joué chez Woody Allen (Match Point et Vicky Cristina Barcelona), mais plutôt ressemblant à celui de Lucy de Luc Besson. Pour nous, le talent mais également le charme de la trentenaire hollywoodienne sont réunis. A noter dans ce casting, la présence surprenante de l’actrice française Juliette Binoche. Plutôt habituée des plateaux de tournages de films intimistes, voire de comédies, elle détonne dans ce rôle. Ghost in the Shell, un très bon film pour tous les férus, ou simplement curieux, de science-fiction.
Aurélie David
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