– Michèle Laroque ; 2017 –

L’humoriste et actrice française Michèle Laroque a fait ses premiers pas dans la réalisation avec Brillantissime, une comédie se voulant drôle et romantique mais qui peine pourtant à atteindre ses objectifs. Dans ce film, l’héroïne Angela, interprétée également par Michèle Laroque, ne séduit pas et dessine une image passée de la quadra célibataire.

Dans Brillantissime, Michèle Laroque interprète Angela, une quadra riche et narcissique, persuadée qu’elle a une vie parfaite, entourée de son beau mari et vivant dans un bel et grand appartement de Nice. Mais tout s’écroule le 24 décembre lorsque son mari la quitte, que sa fille décide de fêter Noël avec son petit-ami, et que sa propre mère et sa meilleure amie choisissent, pour l’une de s’exiler au soleil et pour l’autre de s’avaler des somnifères, plutôt que de passer leur soirée avec elle. Il est alors temps pour Angela de repartir à zéro mais entre une adolescente incomprise, une mère oppressive, une amie excentrique et un psychologue aux méthodes particulières, cela s’avère plus compliqué que prévu… Une comédie, qui se veut drôle et romantique, mais qui peine à nous faire sourire ou même à nous toucher. Michèle Laroque, pourtant une humoriste et actrice appréciée du public, ne parvient donc pas à son objectif, et nous livre un film bâclé, entouré de ses « amis » et donnant une vision un peu vieillotte du célibat.

Une vision archaïque du célibat au féminin

Malgré les bonnes intentions de Michèle Laroque, son premier film s’avère plutôt chaotique. Sur le papier, son scénario semblait pourtant être une bonne idée puisqu’il avait l’objectif de peindre un nouveau portrait féminin, mais malheureusement, une fois devant la caméra, celui-ci reste fade. On ne ressent que peu d’empathie pour le personnage d’Angela, très éloigné de la femme moderne d’aujourd’hui, et ce malgré les efforts déployés par Michèle Laroque, qui, cependant, reste toujours aussi radieuse à l’écran. De plus, le scénario manque de structure, notamment lors de scènes qui ne sont pas complètement achevées ou bien dont la place dans le fil du l’histoire peine à être justifiée, notamment celle à l’hôpital avec Pascal Elbé. Seule une scène déjoue ce triste constat, celle du concert où Angela et sa fille Léa (Oriane Deschamps) interprètent piano/voix la chanson « La vie au ras du sol » (composée par Alex Beaupain), un vrai moment de grâce et d’émotion.

Malgré une importante palette d’humoristes ou d’acteurs comiques apparaissant plus ou moins brièvement tout au long du film, tels que Françoise Fabian, Rossy de Palma, Pascal Elbé, Michaël Youn, Pierre Palmade, Marthe Villalonga, Jean Benguigui, Charlie Dupont ainsi qu’une partie de l’équipe de Babysitting, les touches d’humour censées égayer Brillantissime ne fonctionnent pas. Seuls Kad Merad et Gérard Darmon réussissent à tirer leur épingle du jeu en interprétant deux personnages radicalement différents, le premier, le psychologue haut en couleur d’Angela, et le second, un vendeur de fruits et légumes abîmé par la vie. Et si les notes d’humour tombent à plat, le ton romantique n’est pas non plus de mise dans cette comédie. En effet, Michèle Laroque traite du célibat féminin à l’ancienne en faisant de son personnage principal, une femme persuadée que le bonheur s’atteint en étant en couple, une vision de la femme plus que désuète en 2018 ! Brillantissime, un premier film laborieux qui ne révèle malheureusement pas le vrai talent comique et romantique de sa réalisatrice.

Aurélie David

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