-Paul King ; 2017-

Paul King reprend les rennes pour la suite des aventures du petit ours Paddington sur grand écran.

Des personnages bien installés

Ce deuxième volet de Paddington est l’occasion de retrouver les personnages importants du premier film à l’instar de l’ours Paddington, évidemment, mais aussi la famille Brown au grand complet. Judy et Jonathan, les deux enfants de la famille sont rentrés dans l’âge adolescent. Jonathan renie sa passion pour les trains à vapeurs parce que «c’est pas cool», tandis que Judy a lancé son journal (interdit aux garçons). Quant aux parents ils ne sont pas en reste : Henry est en pleine crise de la cinquantaine et Mary a soif d’aventure. Au milieu de cette famille haute en couleurs se trouve Paddington qui dans ce volet, cherche à offrir un cadeau à sa tante Lucy pour son centenaire. Il repère alors un livre animé, représentant Londres, chez un antiquaire. Il décide donc d’enchaîner les petits boulots pour pouvoir l’acheter. Malheureusement le livre est dérobé et le jeune ours est accusé à tort et emprisonné.

Studio Canal

C’est dans le cadre de la prison que le film introduit de nouveaux personnages insolites comme Knuckles (très bien joué par Brendan Gleeson), le cuisinier du pénitencier, qui terrifie tout le monde mais se révèle en réalité être quelqu’un de très sensible avec qui Paddington sympathise. On suit ainsi le quotidien du petit ours en prison tandis que la famille Brown tente de prouver l’innocence de Paddington en cherchant le véritable voleur, un acteur fauché du nom de Phoenix Buchanan (brillamment interprété par Hugh Grant).

Un film toujours aussi tendre

Pour ceux qui ont vu le premier volet de Paddington, ils retrouveront l’humour un peu décalé qui faisait le charme de l’histoire. Si le héros s’est maintenant fait, plus ou moins, à la vie citadine et est devenu la coqueluche de son quartier, il découvre le monde impitoyable du travail dans ce deuxième film, ce qui donne lieu à des situations assez comiques comme une scène en début d’oeuvre où il travaille dans un salon de coiffure et n’arrive pas à contrôler la tondeuse à cheveux. Il se retrouve alors, à s’enrouler autour du fil et dévaster le salon – et, par la même occasion, la coiffure d’un client. La réalisation est d’ailleurs bien maîtrisée. Chaque scène fait l’effet d’une chorégraphie toujours bien exécutée à l’instar des scènes comiques où rien que par l’image, Paul King arrive à suggérer ce qu’il va arriver dans le plan suivant, cette fluidité permettant un montage facile et un effet comique ou dramatique d’autant plus efficace.

Studio Canal

Par ailleurs, Paddington continue dans ce film de chercher le bon en chaque humain. Le regard naïf qu’il porte sur le monde est attendrissant. L’ours est persuadé que personne ne naît nécessairement mauvais. Il apparaît, en toile de fond, l’idée que l’on est poussé à manipuler, commettre des méfaits pour survivre dans une société de plus en plus égoïste et où l’appât du gain fait rage. Cette vision très niaise est atténuée par des personnages comme Buchanan qui tout le long du film reste un être moralement ambiguë. C’est un individu qui fait réaliser à Paddington que tout n’est pas si rose, et ne le sera jamais. Malgré tout, l’œuvre garde un ton très léger et l’espoir reste présent du début à la fin. Il faut noter que dans la version française, c’est Guillaume Gallienne qui prête sa voix à Paddington et son ton très posée, un peu aiguë appuie d’autant plus le caractère ingénu de ce personnage et nourrit également la tendresse que l’on peut ressentir à son égard.

En définitive, Paddington est un bon divertissement pour toute la famille. L’ours est toujours aussi attachant et on a envie d’épouser son regard optimiste sur le monde. C’est un film qui fait du bien, d’autant plus en regard de la période somme toute assez sombre dans laquelle nous vivons.

Amélie G.

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