-Marie-Castille Mention-Schaar, 2018-

À l’approche de la fête des mères, Marie-Castille Mention-Schaar offre un film qui célèbre ces femmes avec qui l’on entretient toujours une relation toujours si particulière.

Une myriade de portraits

Le premier point fort de ce film est de nous rappeler que les femmes constituent une catégorie diverse et variée. On retrouve ainsi des personnages provenant de toutes les catégories sociales, avec des caractéristiques très différentes. Une des femmes du film est présidente de la République, une autre est serveuse, on retrouve également une femme âgée ou encore une actrice en désuétude. Mais elles ont toutes un point commun : elles sont mères, ou sont sur le point de le devenir. La diversité des personnages est un choix risqué. Un film chorale peut vite devenir un capharnaüm. Mais La Fête des Mères n’a rien de bordélique. L’œuvre fait sens. Elle crée des liens, plus ou moins directs, entre tous les personnages. Toutes les femmes de l’oeuvre se croisent, d’une manière ou d’une autre. Ainsi 3 des personnages sont sœurs : une professeure à l’université, une journaliste et un médecin. Et la journaliste a comme baby-sitter une femme qui se révèle être la mère de la Présidente de la République. Chaque lien est bien introduit, et fait naturel, ce qui est définitivement un des points forts du film et en fait un pari réussi pour la réalisatrice.

UGC Distribution

Un film rempli d’émotions

Un autre point important est que La Fête des Mères peut parler à tout le monde. D’une part il mentionne le rapport à la maternité du point de vue des principales concernées. Il rappelle ainsi qu’élever un enfant n’est pas un talent inné mais quelque chose qui s’apprend sur le tas et qui fait qu’aucune mère n’est parfaite. La mère brillamment interprétée par Marie-Christine Barrault par exemple, est une femme qui ne s’est jamais réellement occupée de ses filles, qui a préféré sa vie de femme qui multipliait les conquêtes et voyageait beaucoup à sa vie de famille. On fait aussi face à une journaliste (jouée par Clotilde Coureau) qui a deux enfants et tente coûte que coûte d’avoir une carrière, parfois au détriment de sa progéniture ou encore la Présidente de la République (incarnée admirablement par Audrey Fleurot) qui doit faire face à un baby blues tout en continuant à gouverner un pays. Sur beaucoup de plans, l’oeuvre tente de rendre compte de la difficulté d’être mère et suscite de l’admiration à l’égard de ses protagonistes. Et parallèlement, chaque mère peut se reconnaître en un de ses personnages et déculpabiliser d’être imparfaite.
De plus, l’œuvre est aussi l’occasion de parler du rapport des enfants à leur mère. Le personnage de l’actrice qui connait une période de vide a ainsi un fils surprotecteur (qui est l’occasion de découvrir un très talentueux Vincent Dedienne dans son premier rôle au cinéma). Paradoxalement on a également affaire à un personnage féminin en froid avec sa mère, avec qui elle a coupé tous les ponts. Elle est d’ailleurs interprétée avec beaucoup de justesse par Jeanne Rosa.
En définitive, la réalisatrice arrive avec beaucoup de justesse à montrer à quel point nos relations à nos mères peuvent se révéler difficiles. Et pourtant cela ne nous empêche pas de les aimer.

UGC Distribution

Pour conclure, La Fête des Mères est un bel hommage rendu aux femmes. Portée par un casting aussi divers que talentueux, Marie-Castille Mention-Schaar arrive à faire de son film un ensemble cohérent et livre une œuvre très touchante et assez réaliste sur la maternité et le rapport de chacun avec cette dernière.

Amélie G.

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