-Juan Antonio Bayona, 2018-

Les dinosaures de Jurassic World font leur retour sur grand écran, pour un deuxième volet au ton bien plus sombre que le premier.

 

Un parc ravagé et laissé à l’abandon

Les évènements de Fallen Kingdom se situent 3 ans après la destruction du parc de Jurassic World par les dinosaures. Les humains ont tout simplement abandonné l’île d’Isla Nubar et laissé les dinosaures livrés à eux même. Mais une menace plane : le volcan jusqu’alors inactif d’Isla Nubar s’est réveillé et est rentré en éruption. Cette catastrophe annoncée signerait la fin des dinosaures restés sur l’île. La démarche à suivre concernant ce sujet divise l’opinion publique : certains proposent de tout simplement les laisser mourir sur l’île, tandis que d’autres militent pour les sauver. Parmi ces militants nous retrouvons Claire, l’ancienne directrice en chef des opérations du parc. Elle est alors contactée par Eli Mills, gérant de la fortune d’un des initiateurs du clonage des dinosaures Benjamin Lockwood. Il lui explique qu’ils projettent de sauver les animaux sur Isla Nubar et de les amener sur une nouvelle île, fermée aux touristes, où ils pourront vivre en paix. Claire accepte alors la mission de sauvetage et part avec Owen, le dresseur des raptors, sur l’île. Mais rien ne va se passer comme prévu et Owen et Claire vont vite comprendre qu’on les a menés en bateau : le but de la mission n’a jamais été de sauver les dinosaures pour les transférer sur une nouvelle île mais de les récupérer pour les vendre en tant qu’armes de guerres aux plus offrants.

Universal Pictures France

 

Génétique et éthique

Si la question de l’éthique est un des sujets centraux de l’univers de Jurassic, elle prend une toute autre tournure dans Fallen Kingdom. Il se pose la question du but de l’utilisation des dinosaures. Si l’idée d’utiliser certaines espèces comme armes de guerre est évoquée dans le premier volet de Jurassic World, le sujet devient central dans ce deuxième opus. La génétique qui se mettait au service du divertissement, se met dorénavant au service de la guerre, ce qui est encore plus discutable. Cette vision de l’utilisation des dinosaures se ressent par ailleurs dans la façon dont ils sont traités. Ils sont enfermés dans des cages bien trop petites pour eux et vendus aux enchères comme de vulgaires objets. Pour ainsi dire ils ne sont même plus considérés comme des êtres vivants. Le réalisateur n’hésite pas à montrer que ces créatures sont violentées et qu’elles sont désorientées, voir qu’elles souffrent. Il y a ainsi une scène où Blue, seul raptor encore vivant, verse une larme lorsqu’elle est opérée pour qu’on lui retire une balle de son corps.
Pour autant, étaient-ils pour autant mieux considérer lorsqu’ils étaient en captivité dans le parc ? N’est-ce pas une autre forme d’exploitation, plus « douce », que de les utiliser comme attraction dans un parc à thème ? Autant de questions posées pour relativiser le combat mené par Claire dans cet opus, qui bien qu’elle semble sincèrement vouloir protéger ces créatures, n’a pas la main toute blanche comme elle aimerait le croire.
Dans tous les cas, on peut tout de même voir se former un camp des gentils et un camp des méchants dans ce film qui offre des moments de suspens mémorable et met en scène des dinosaures toujours plus vrais que nature, qui facilite l’immersion du spectateur dans l’action.

Universal Pictures France

 

Jurassic World : Fallen Kingdom rebondit donc sur des sujets évoqués partiellement dans le premier opus et les développent pour offrir une œuvre intéressante et qui gagne en maturité. Film d’aventure bien rythmé et divertissant, tout mène à penser que le dernier opus de la trilogie sera à la fois angoissant et grandiose.

Amélie G.

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