– Johannes Roberts ; 2017 –
Projeté en avant-première lors du Festival de Deauville, 47 Meters Down bénéficie d’une promotion en grandes pompes pour sa sortie en… e-Cinéma. Une solution davantage privilégiée pour les films de genre, confrontés à l’afflux de sorties chaque semaine, mais aussi aux quelques débordements qui peuvent parfois subvenir à ces diverses séances (qui parle d’Annabelle au fond là-bas ?). Le film marque le retour de Johannes Roberts un an après The Door, plutôt mal reçu par la critique. Le réalisateur s’attaque cette fois au film de requins, que Jaume Collet-Serra a tenté de redynamiser l’an dernier avec Instinct de survie. Cette fois, les squales ne sont pas la seule menace : les fonds marins vont également prendre au piège deux sœurs qui s’attendaient pourtant à passer un merveilleux moment…
Après la rupture de Lisa, sa soeur Kate l’embarque en vacances au Mexique pour lui changer les idées. Avides d’aventures, elles se mettent au défi de plonger parmi les requins blancs, protégées par une cage. Une fois dans l’eau, le spectacle est incroyable… Mais subitement, le câble qui retient la cage au bateau cède, et les deux héroïnes se retrouvent plongées au fond de l’océan, à 47 mètres de profondeur. Il ne reste qu’une heure d’oxygène et les grands blancs rôdent…
Un huis clos prenant bien que parfois improbable
Si Blake Lively faisait tout pour rester à la surface, abandonnée sur son rocher en compagnie de Steven Seagull, Claire Holt (qui tenait le rôle d’une sirène dans la série australienne H2O, tiens donc !) et Mandy Moore (que l’on retrouve aussi dans la seconde saison de This Is Us, débutée cette semaine aux Etats-Unis) sont piégées dans une cage, à la merci des grands prédateurs marins. Oui, ils sont plusieurs ! Et même s’ils sont – évidemment – en CGI, nous les voyons davantage que dans le film de Collet-Serra.
La peur est au cœur de l’intrigue et paralyse presque le personnage de Lisa, incarnée par Mandy Moore. La relation entre les deux soeurs se veut attachante, l’une meneuse (Claire Holt) et l’autre plus en retrait. De quoi leur construire un certain background – et quelques scènes de confidence entre les moments de frisson – sur fond de rupture amoureuse et de dépassement personnel. Du coup, on devine peut-être un peu trop facilement que ce rapport puisse se renverser, puisque le personnage de Mandy Moore finit par prendre le dessus et les initiatives pour sortir elle et sa sœur de cette situation mortelle.
Pour dynamiser son intrigue, Roberts joue avec les multiples craintes suscitées par les fonds marins : le fait de se perdre dans l’obscurité la plus totale, la menace du manque d’air, les inévitables paliers de décompression et le risque de narcose à l’azote. Si le tout manque peut-être parfois de subtilité, tant certains événements s’annoncent avec de gros sabots, 47 Meters Down fait le job et captive suffisamment pour être un bon divertissement. On fermera également les yeux sur les quelques problèmes de dialogues, visiblement réenregistrés en post-prod, qui ne sont parfois pas synchronisés avec les lèvres des actrices. Envieux de sensations fortes ? Vous aurez le droit à quelques scènes sanglantes et particulièrement angoissantes (bonjour, le requin qui ronge la cage)… Quant aux phobiques des fonds marins, 47 Meters Down saura sans aucun doute vous procurer votre dose de frissons, sans pour autant représenter la sortie horrifique la plus mémorable de l’année.
Gabin Fontaine
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