– Samuel Jouy ; 2017 –

Pour son premier long-métrage, Samuel Jouy livre un drame passionnant sur le monde de la boxe, mais plus particulièrement sur ses coulisses ; sur ces sportifs de l’ombre qui donnent tout, par amour pour ce sport, afin de le faire briller aux yeux du grand public. Avec Sparring, Samuel Jouy réalise un film simple, juste et beau dans lequel Mathieu Kassovitz, lui-même mordu de boxe, excelle.

« 49 combats, 13 gagnés, 3 nuls et 33 perdus… » À quarante ans passés, Steve Landry est un boxeur qui a perdu plus de combats qu’il n’en a gagné. Mais avant d’accrocher définitivement ses gants, il accepte une offre que de nombreux boxeurs préfèrent refuser : devenir le « sparring partner » du grand champion Tarek M’Barek. Pour sa compagne Marion, faire le sparring, cela signifie prendre inlassablement des coups, une pratique qui se révèle plus dangereuse que le combat lui-même. Mais pour Steve, grand passionné de boxe, c’est également un travail bien payé qui leur permettrait de combler les fins de mois difficiles et de permettre à leur jeune fille Aurore, qui révèle un don pour le piano, d’intégrer le Conservatoire de Paris. Alors malgré l’inquiétude de sa femme et le scepticisme du coach de Tarek, le pensant trop usé pour ce job, Steve, ainsi que deux autres sparrings, Omar et Ali, s’engagent auprès du champion Tarek afin de l’aider à préparer son retour sur le ring !

Un hommage aux boxeurs de l’ombre

Sparring, n’est pas simplement un énième film français sur la boxe, c’est une œuvre dont le point de vue change et passionne ! En effet, au lieu de s’intéresser aux grands champions et à leur show sur le ring, le réalisateur français Samuel Jouy se penche sur les coulisses de ce sport de combat. Il rend ainsi hommage à tous les boxeurs de l’ombre qui façonnent la boxe telle que le public la voit. « Il faut des gars comme moi pour qu’il y ait des gars comme toi ! » lance notamment, au milieu de l’intrigue, le personnage de Steve à Tarek afin de justifier son choix de continuer la boxe malgré ses nombreuses défaites.

Sparring, c’est également une leçon sur le courage et sur les choix d’un homme prêt à tout pour le bien-être de sa famille. En effet, Steve, brillamment interprété par Mathieu Kassovitz, apparaît au début du film comme un boxeur usé qui n’a plus gagné un seul combat depuis trois ans et qui a toutes les peines du monde à subvenir aux besoins de sa famille. Mais au fur et à mesure, il révèle son véritable visage : un homme courageux qui ne se laisse pas abattre par les railleries qui circulent sur sa carrière de boxeur. De plus, Steve est un véritable passionné, boxant par amour pour son sport. Il assume ses défaites, ainsi que de faire le sparring et se révèle également un fin connaisseur des tactiques à adopter sur le ring puisqu’il se permet même de donner des conseils au champion Tarek.

Des premiers pas réussis 

En plus de Samuel Jouy dont c’est la première réalisation, c’est également une première pour une partie de son casting. En effet, ce n’est autre que le sportif français Souleymane M’Baye qui interprète le champion de boxe Tarek M’Barek, un rôle qui ne peut que lui coller à la peau. De plus, la chanteuse du groupe français The Do, Olivia Merilahti, fait elle aussi ses premiers pas d’actrice en incarnant la femme de Steve. De son côté, la jeune Billie Blain ne démérite pas en tant qu’Aurore Landry, la fille aînée du couple qui voue une admiration sans borne à son père qu’elle rêve de découvrir un jour sur le ring. À retenir également, la jolie bande originale qui souligne subtilement les différentes étapes émotionnelles par lequelles passe le personnage de Steve tout au long du film. Sparring se révèle donc être un premier film réussi pour Samuel Jouy qui rend un bel hommage à la boxe française et à ses hommes de l’ombre.

Aurélie David

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