– Michael Cuesta ; 2017 –

Dylan O’Brien fait son entrée dans la cour des grands ! Après avoir été la coqueluche des ados dans la série Teen Wolf, qui touche à sa fin, et dans la trilogie Le Labyrinthe (dont le dernier opus – Le Remède mortel – est attendu en février prochain), l’acteur de vingt-six ans devient la vedette d’un nouveau film d’action beaucoup plus mature. Adapté de la série de livres développée par Vince Flynn, American Assassin narre les premiers pas d’un jeune espion, un peu chien fou, animé par un désir de vengeance : lutter contre les terroristes responsables de la mort de sa compagne…

American Terrorist : une intrigue plus actuelle qu’elle n’y paraît

Entre menace de guerre nucléaire et montée du terrorisme islamique à travers le monde, l’intrigue d’American Assassin joue bien évidemment avec l’actualité de manière plus ou moins directe. Si l’attaque survenant à la première scène évoque inévitablement celle survenue sur une plage tunisienne en juin 2015, la peur d’un conflit nucléaire est malencontreusement entretenue par l’actualité mouvementée de ces dernières semaines. Le terrorisme islamisque n’est cependant pas tant le sujet du film, puisque comme l’indique son titre, le coupable (Ghost, incarné par Taylor Kitsch) est américain.

Pour le personnage de Stan Hurley, entraîneur de la CIA campé par Michael Keaton, c’est l’arroseur arrosé : Ghost a tout appris auprès de lui. Un comble, pour celui qui inculque à ses recrues qu’une mission ne doit jamais être gâchée par les sentiments personnels. Il est intriguant de relever dans le discours de Ghost la notion de « remplacement », comme si chaque espion n’était qu’une copie perfectionnée du précédent. Ghost désigne Rapp comme son « nouveau moi » : si dix années les séparent, O’Brien et Kitsch se ressemblent en effet comme deux gouttes d’eau, tout en partageant le même amour pour le look barbe/cheveux longs qui, lui, paraît bien un peu kitsch. Mais passons.

Un mini Jason Bourne en furie

C’est à un habitué du thriller qu’est revenue la tâche de mettre en scène ce film, potentiellement à l’origine d’une nouvelle franchise (il y a déjà plus de dix livres à adapter) : Michael Cuesta. Producteur exécutif et réalisateur sur les deux premières saisons du thriller politique à succès Homeland, Cuesta est donc en terrain connu concernant l’univers de l’espionnage, qui animait aussi son précédent long métrage sorti en 2014, Secret d’état.

Mitch Rapp ne fait pas dans la fine dentelle. Les scènes d’action de cet American Assassin ne sont pas édulcorées, contrairement à certains autres films du même genre. Les effusions de sang sont nombreuses, comme lorsque l’agent rompt le bras d’un de ses ennemis : le sang gicle alors sur la caméra. Brutalité et efficacité sont le leitmotiv de cet agent casse-cou, qui ne mise que sur sa tête et ses poings, et non sur les gadgets à l’image de James Bond ou Ethan Hunt, ses collègues les plus renommés.

Bien que le scénario ne marque pas vraiment les esprits faute d’une grande sensibilité (l’Iran en prend sacrément pour son grade alors que l’on sait les relations tendues entre les deux pays, la question nucléaire étant d’ailleurs une préoccupation de la communauté internationale), American Assassin demeure un divertissement prenant et efficace, dont les rebondissements parviennent à tenir le spectateur en haleine. Le film dépayse et nous replonge dans la ville de Rome où John Wick, un autre agent, a mis du grabuge quelques mois plus tôt. Visuellement satisfaisant, cet American Assassin pourrait bien donner naissance à une franchise intéressante si on lui confère davantage de moyens.

Gabin Fontaine

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